dimanche, octobre 6

Le mois de juin 2024 est le 12ᵉ mois de rang à dépasser la barre symbolique des +1,5°C par rapport à la période pré-industrielle.
Il devient le mois de juin le plus chaud jamais enregistré à l’échelle de la planète, avec une température de l’air moyenne de 16,66°C.
La température de l’océan est également la plus chaude jamais enregistrée pour un mois de juin.

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Notre planète

Cela fait un an que le monde n’a plus connu un mois « normal » sur le front des températures. Selon les données publiées par Copernicus Climate Change Service (C3S), le mois de juin 2024 est désormais le 12ᵉ mois consécutif à dépasser la barre symbolique des +1,5°C de réchauffement par rapport aux niveaux de l’ère pré-industrielle (1850-1900) sur la planète. Juin 2024 est ainsi le plus chaud jamais enregistré par le service européen, avec une température de l’air mesurée, en moyenne, à 16,66°C, soit 0,14°C de plus que le précédent record détenu par le mois de juin… 2023. 

« Juin représente le 12ᵉ mois consécutif au-dessus des 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Il ne s’agit pas seulement d’une bizarrerie statistique, mais d’un changement important et continu de notre climat », a alerté Carlo Buontempo, le directeur de C3S, dans un communiqué publié lundi 8 juillet. « Même si cette série d’extrêmes prend fin à un moment donné, de nouveaux records seront certainement battus à mesure que le climat continuera à se réchauffer. Ce phénomène est inévitable, à moins que nous n’arrêtions d’ajouter des gaz à effet de serre dans l’atmosphère et dans les océans », a-t-il encore alerté.

Copernicus Climate Change Service /ECMWF

Si cela fait un an que le monde connaît des températures supérieures de 1,5°C par rapport à celles qui prévalaient à l’ère pré-industrielle, cela ne veut toutefois pas dire que cette barre symbolique et capitale pour la planète est franchie. Pour assurer qu’elle a été dépassée, il faut en effet que le thermomètre mondial se situe au-dessus des +1,5°C de réchauffement durant plusieurs années consécutives. 

Situation contrastée en Europe

Reste que la situation est inquiétante. Selon les données de Copernicus, le mois de juin est le 13ᵉ d’affilée à être le plus chaud jamais enregistré à l’échelle de la planète. Si ces données sont inhabituelles, une série similaire avait été enregistrée lors des années 2015-2016, date du dernier épisode de fort El Niño, le phénomène océanique synonyme de surchauffe planétaire et qui était de nouveau présent en 2023-2024. 

Pour cette année et l’année 2025, avec l’arrivée de La Niña, la « clim' » de la planète, cette série de records pourrait (temporairement) être interrompue, le phénomène était généralement synonyme de (très) légère baisse des températures.  

Copernicus Climate Change Service/ECMWF

En Europe, si ce mois de juin est aussi record, la situation a été plus contrastée en fonction des régions. Selon Copernicus, la température moyenne sur le Vieux continent pour ce mois de juin a été supérieure de 1,57°C par rapport à un mois de juin moyen sur la période 1991-2020, soit le deuxième mois de juin le plus chaud enregistré. 

Les températures ont été largement au-dessus des moyennes en Turquie, en revanche, elles ont été proches des normales, voire en dessous des normales sur l’ouest de l’Europe, l’Islande ou encore sur nord-ouest de la Russie. 

En France, précise Météo-France, contrairement au ressenti d’un mois de juin « pourri » en raison du manque d’ensoleillement, le mois a été conforme aux normales de saison, devenant ainsi le 29e consécutif à se trouver dans la norme ou au-dessus des normales de saison. En revanche, juin a été plus arrosé que la moyenne dans le pays ainsi qu’en Allemagne, en Italie, en France ou en Suisse, apportant d’importantes inondations. Même situation en Islande, et en Europe centrale. À l’opposé, en Irlande, sur le Royaume-Uni ou encore dans le sud de l’Italie et la plus grande partie de l’Europe de l’est – en particulier autour de la mer Noire – les conditions ont été plus sèches que la normale.

Météo-France

En dehors de la France et de l’Europe, les températures enregistrées par Copernicus ont été au-dessus de la normale notamment au Canada, l’ouest des États-Unis, le Mexique, le Brésil, le nord de la Sibérie – touchée par d’importants feux – le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et l’ouest de l’Antarctique. En revanche, les températures ont été en dessous des normales de saison dans l’est du Pacifique équatorial, signe du développement de La Niña. La température des océans est toutefois restée inhabituellement élevée pour la saison, notamment dans la mer des Caraïbes, permettant le développement de l’impression ouragan Béryl qui a frappé la Grenade et la Jamaïque notamment. 

Copernicus Climate Change Service/ECMWF

Derniers enseignements à retenir du bilan fait par C3S pour ce mois de juin : la température de l’océan a été évaluée à 20,85°C en moyenne, soit la valeur la plus haute jamais enregistrée à cette période de l’année. Ils ‘agit ainsi du 15ᵉ mois consécutif sur lequel la température à la surface de la mer bat un record. 

Concernant la cryosphère, source d’inquiétude pour les organisations mondiales, l’étendue de la glace en Arctique est 3% inférieure à la moyenne et proche des valeurs les plus souvent observées depuis 2010. L’étendue de la banquise en Antarctique est 12% plus basse, soit la deuxième étendue la plus faible jamais enregistrée pour un mois de juin, juste après le mois de juin 2023 et ses -16%.  


Annick BERGER

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