Face à la provocation de Trump, Zelensky répond. Le président ukrainien a assuré ce mardi 9 décembre être « prêt » à organiser des élections présidentielles dans son pays. Une annonce qui fait suite aux critiques du président américain qui estimait que l’Ukraine n’était « plus une démocratie » puisque l’élection présidentielle n’a pu être organisée en 2024 à cause de la guerre.
« Je suis prêt pour des élections », a déclaré Volodymyr Zelensky à des journalistes. Il a toutefois ajouté que la tenue d’un scrutin était conditionnée à la sécurité. « Je demande maintenant, je le déclare ouvertement, aux États-Unis de m’aider, éventuellement avec les collègues européens, à garantir la sécurité pour la tenue d’élections », a déclaré le président ukrainien.
Pour Trump, « c’est le moment » d’organiser des élections en Ukraine
Il demandait également aux députés de préparer « des propositions sur la possibilité d’amender les fondements législatifs et la loi sur les élections sous loi martiale ». La loi martiale, en vigueur dans le pays depuis l’invasion russe commencée en février 2022, interdit la tenue d’élection.
Donald Trump ne se cache pas de vouloir évincer Volodymyr Zelensky. Il a réitéré de vives critiques à son encontre et a accusé Kiev d’« utiliser la guerre » pour ne pas organiser d’élection. Les dirigeants ukrainiens « parlent de démocratie mais on arrive à un point où ce n’est plus une démocratie (…). Le peuple ukrainien devrait avoir ce choix », a insisté le locataire de la Maison Blanche, précisant : « Je ne sais pas qui gagnerait ».
De la difficulté d’organiser un scrutin dans un pays en guerre
Sauf qu’organiser une élection présidentielle dans un pays en guerre depuis quatre ans et dont 20 % du territoire est sous occupation russe est loin d’être chose aisée. Comme le soulignait il y a quelques jours Carole Grimaud, chargée d’enseignement en géopolitique de la Russie, auprès du HuffPost, il pourrait être très dangereux pour les citoyens d’aller aux urnes à cause des bombardements. « Sans compter les citoyens au front, comment les faire voter ? », s’interrogeait-elle.
« C’est pour cela qu’il n’y a pas eu d’élections depuis 2024. En organiser serait donc très risqué. D’autant plus que la légitimité du scrutin pourra toujours être remise en question un jour étant donné qu’une partie du territoire n’aura pas voté. Enfin, il faudrait des candidats, une campagne électorale et le pays n’est pas du tout sur cette partition-là en ce moment », ajoutait la spécialiste.
Elle notait par ailleurs qu’il est dans l’intérêt des États-Unis et de la Russie que l’Ukraine change de leader. Donald Trump appelle à des élections depuis le début de son deuxième mandat et Volodymyr Zelensky refuse de signer quoi que ce soit avec Vladimir Poutine.
« Son départ servirait de nombreux intérêts »
« C’est malheureux, mais son départ servirait de nombreux intérêts, poursuivait Carole Grimaud. Si l’on commence à bouger les chaises autour de la table et que l’on met d’autres personnes à la tête de l’Ukraine, il est possible que les négociations prennent un autre chemin. »
Quant à Trump, il pourrait enfin tenir sa promesse d’obtenir la paix entre les deux pays, chose qu’il avait assuré pouvoir faire « en 24 heures ». Comme le souligne la spécialiste : « On a compris que ce qu’il veut c’est obtenir la paix et peu importe si c’est aux dépens de l’Ukraine, comme ont pu le montrer ses nombreuses volte-face. »
Si Volodymyr Zelensky décide de plier face au président américain, l’organisation de telles élections promet d’être un véritable casse-tête qui ne devrait pas le laisser indemne.
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