L’armée russe utiliserait un nouveau type d’aéronef sans pilote capable de frapper en profondeur les positions ukrainiennes.
Surnommé le drone « poupée russe », il peut embarquer à son bord plusieurs drones d’attaques et ainsi élargir leur champ d’action.
Suivez la couverture complète
Guerre en Ukraine : TF1 et LCI sur le terrain
Les Ukrainiens l’ont surnommé le drone « poupée russe », en référence aux matriochkas, ces petites figurines en bois qui s’emboitent les unes dans les autres. Un article en ligne du magazine Forbes (nouvelle fenêtre) rapporte que les forces russes ont commencé à utiliser sur le champ de bataille des drones-gigognes, un engin volant sans pilote d’un nouveau genre capable d’emporter à son bord des petits drones d’attaques, accroissant ainsi leur champ d’action. Le média américain s’appuie sur les déclarations de Serhiï Beskretnov, l’un des principaux commentateurs ukrainiens en matière de technologie militaire.
Mi-septembre, cet officier de réserve et spécialiste en transmission radio s’est fait l’écho d’une attaque russe pour le moins inhabituelle. « L’une de nos unités a été touchée par deux drones FPV standards (…) Cela s’est produit à une distance de 40 km de la ligne de front. Vraisemblablement, les deux drones ont été amenés [derrière nos lignes] par un grand drone ‘reine’ réutilisable, dont le modèle n’a pas été encore identifié », écrit-il dans un message publié sur sa chaîne Telegram (Serhii_Flash ), qui compte plus de 81.000 abonnés.
[Burya-20] NPK Berkut. Le drone porteur Burya-20 a une masse au décollage de 50 kg, peut transporter une charge utile de 15 kg et une hauteur de plafond de 3 000 m. Le système de communication permet aux drones FPV d’être livrés à 70 km. Jour/nuit. https://t.co/hpR07mEQ3A pic.twitter.com/iVlj8NZvhT — La souris (@La_souris_DA) September 4, 2024
Si cet expert en technologie militaire émet l’hypothèse que les forces russes aient pu utiliser un drone « poupée russe », c’est tout simplement que les drones d’attaque de type FPV ne sont en pas en mesure de parcourir une telle distance. Même avec les meilleures batteries, leur portée maximale ne peut en effet dépasser les 30 km. Selon des spécialistes, il pourrait s’agit du modèle Burya-20 (comme vous pouvez le voir dans le tweet ci-dessus).
Élargir le champ d’action des drones d’attaque
Le média ukrainien Defense Express décrit l’engin comme une « sorte de vaisseau-mère » pour petits drones d’attaque. Selon ce dernier, le Burya-20 peut voler à 3000 mètres d’altitude et être téléguidé à « 70 kilomètres » du centre de contrôle au sol. Faisant office de station relais, chacun des drones qui se trouvent à bord peut s’en éloigner à une distance de 15 km. « L’idée est que la caméra du vaisseau mère utilise la vision artificielle pour détecter la cible et transmettre l’information à l’opérateur, qui prend la décision d’attaquer« , selon Defense Express qui lui consacre un article en ligne (nouvelle fenêtre).
D’autres modèles de ce type sont en cours de développement. Lors d’un salon de l’armement et des technologies de défense, qui s’est tenu en août dernier à Moscou, l’entreprise russe Svyaz SpecZaschita a dévoilé « L’Amiral », un porte-drones capable de transporter deux petits drones d’attaque sur une distance de 320 km.
Plus tôt dans l’année, les médias d’État russe avaient partagé des images d’un autre modèle de porte-drones, le « Pchelka », qui peut lui embarquer jusqu’à sept unités. Selon Forbes, les forces de défense ukrainiennes développeraient également sur des aéronefs sans pilote de concept gigogne.