dimanche, mai 19

Il faudra patienter longtemps avant de savoir si les exoplanètes, ou planètes extrasolaires, possèdent des océans. Car, sur ce point, les choses sont claires, « aucun instrument n’est en mesure de détecter la présence d’eau liquide sur des mondes aussi éloignés », explique Franck Selsis, directeur de recherche CNRS au Laboratoire d’astrophysique de Bordeaux. Tout au plus parviendra-t-on, peut-être un jour, à mettre au point des télescopes suffisamment puissants pour capter la lumière des étoiles réfléchie par des mers… Or, aucun instrument de ce genre n’est au programme.

D’ici là, il faudra se contenter d’indices. Et là, les choses se compliquent. Car pour espérer déduire qu’une planète contient des quantités appréciables d’eau liquide, il faut pouvoir réunir un maximum de renseignements (masse, taille, orbite, température, ensoleillement, caractéristiques et composition de l’atmosphère) pour tester les modèles… Or, chaque information récoltée se paye au prix fort, rappelle Alain Lecavelier des Etangs, directeur de recherche CNRS à l’Institut d’astrophysique de Paris. « Tout le monde voudrait savoir si des exoterres sont susceptibles d’abriter des océans ou une forme de vie. Malheureusement, explique-t-il, ces planètes d’une taille et d’une masse proches de celle de la Terre n’ont pour l’instant été détectées qu’autour de petites étoiles naines qui se sont avérées très actives. Cela pose des problèmes aux équipes qui les observent, à l’aide du télescope spatial James Webb, notamment dans le système “Trappist 1”, célèbre pour en posséder sept. »

Des théories prédisent l’existence de « planètes océans » d’une masse cinq à dix fois supérieure à la nôtre, à même, sous certaines conditions, de conserver 50 % d’eau. Mais ces versions liquéfiées de « Super Terre » ou de « Mini-Neptune » n’existent que sur le papier. La dernière annonce de ce genre, relative à un astre dénommé K2-18b, fait débat, entre des annonces triomphales sur la signature de molécules carbonées repérées dans son atmosphère grâce au spectromètre du James Webb et les interprétations divergentes de ces mesures.

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