lundi, novembre 25

Le cinquième et dernier cycle des négociations sur un traité mondial contre la pollution plastique s’ouvre ce lundi en Corée du Sud.
Un texte crucial alors que le monde a fabriqué, en 2019, environ 460 millions de tonnes de plastique dont 90% n’est jamais recyclé.
En France, si les consommateurs améliorent leur comportement, ils restent loin des objectifs fixés par l’Europe dans ce domaine.

Près de 460 millions de tonnes produites en 2019, soit dix fois plus qu’il y a 20 ans. Des chiffres qui illustrent l’ampleur de la pollution au plastique à travers le monde et qui sont au cœur des négociations, débutées lundi 25 novembre, pour tenter d’aboutir à un traité mondial contre la pollution plastique. Selon les chiffres, près de 90% de ces déchets produit dans le monde ne sont jamais recyclés et 20 millions de tonnes finissent chaque année dans la nature, selon l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).

70 kg de plastique par an et par personne

Une pollution à laquelle la France n’échappe pas. D’après les chiffres de l’Ademe , en 2019, l’Hexagone a produit 268 millions de tonnes de plastique, contre 1,5 million en 1950. C’est l’équivalent de 70 kg de plastique par personne chaque année. Et selon les données dévoilées lundi 25 novembre par Citeo, l’organisme qui coordonne la collecte et le tri des déchets d’emballage ménagers, les habitants de l’Hexagone en ont recyclé 6,5 kg en 2023.

Les conséquences sur l’environnement de la polluation au plastique en France – Ademe

Bonne nouvelle : cela représente une hausse de 15% par rapport à 2022, soit 120.000 tonnes de déchets plastiques recyclés en plus sur un an. Au total, la France recycle ainsi 27% de son plastique alors que le « gisement », c’est-à-dire la quantité d’emballages issus de la consommation des ménages, « est stable, donc, c’est vraiment une augmentation nette », pointe Jean Hornain, directeur général de Citeo, auprès de l’AFP. Une hausse due, notamment, à la mise en place de l’extension des consignes de tri pour l’ensemble des plastiques avec « un effet de simplification », selon le responsable.

Mauvaise nouvelle : malgré cette hausse, la France reste à la traîne sur les objectifs fixés par l’Union européenne, soit 55% de déchets plastique recyclés en 2030, un chiffre bien plus élevé que les 27% enregistrés par Paris. Selon Eurostat, en 2022, l’Hexagone figurait ainsi en queue de peloton sur le Vieux continent, à la 25ᵉ place et très loin de pays comme la Slovaquie ou l’Allemagne qui ont, eux, déjà presque atteint l’objectif européen.

Pour tenter d’atteindre, notamment, les 55% de plastique recyclé, mais aussi améliorer l’ensemble du tri des déchets pour les Français , Citeo recommande « d’accélérer le déploiement de la tarification incitative » ou encore de « supprimer les emballages inutiles ». « Les derniers chiffres illustrent bien la mobilisation des Français en faveur du geste de tri, et nous nous en réjouissons. Malgré ces résultats positifs, et tout particulièrement dans un contexte d’augmentation des coûts, l’atteinte de nos objectifs va nécessiter une forte mobilisation de Citeo aux côtés de l’ensemble de ses partenaires, entreprises et collectivités », conclut enfin Jean Hornin, dans un communiqué.


Annick BERGER

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