samedi, mai 18
Une pancarte sur laquelle on peut lire « Les personnes trans existent en Corse aussi » est brandi, lors de la marche, à Bastia , le 17 juin 2023.

Des collectifs et personnalités politiques, artistiques, militantes et intellectuelles ont appelé à manifester, dimanche 5 mai, dans plusieurs villes pour dénoncer « l’offensive transphobe » en cours, selon eux, contre les droits des personnes trans.

A Paris, un rassemblement est prévu place de la République en début d’après-midi. D’autres rassemblements sont également prévus dans une quarantaine d’autres villes, notamment à Lyon, Marseille ou encore Montpellier.

L’appel à la mobilisation a été lancé par plus de 800 collectifs et personnalités (Annie Ernaux, Vanessa Springora, Act Up Paris, Planning familial…) dans une tribune publiée mardi par Politis. LFI a également appelé à rejoindre les rassemblements.

Dans leur collimateur et celui des manifestants, un rapport sur la transidentification des mineurs rédigé par le groupe LR au Sénat. Des associations voient dans ce texte, qui a débouché sur une proposition de loi qui sera examinée le 28 mai en séance publique, un retour des thérapies de conversion, ce que ses auteurs démentent.

Un rapport du Sénat jugé transphobe

Les associations dénoncent également la publication et la promotion du livre Transmania, qui se présente comme une « enquête sur les dérives de l’identité transgenre ». « Les messages des deux autrices sont dangereux, on retrouve la rhétorique qu’on avait dans les années 1980 contre les homosexuels et qui revient aujourd’hui en force contre les personnes transgenres », dénonce Maxime Haes, porte-parole de Stop Homophobie.

Lire l’entretien : Article réservé à nos abonnés « Pour beaucoup de personnes trans, la transphobie est si fréquente et si grave que son expérience est totale »

L’opérateur JCDecaux a procédé au retrait des affiches qui faisaient la promotion du livre dans les rues de la capitale, interpellé par la Mairie de Paris, qui les jugeait contraires à sa charte de déontologie et a présenté ses excuses.

Une conférence en présence des deux autrices, qui se défendent de toute transphobie et dénoncent la « censure », est prévue pour lundi soir à l’université Panthéon-Assas à l’initiative du syndicat La Cocarde étudiante.

Malgré les appels à interdire l’événement, le président de l’université a dit à l’Agence France-Presse avoir pris la décision de la maintenir « au nom de la liberté d’expression ». « Les universités sont avant tout des lieux de débat et de confrontation des idées, y compris quand les idées sont discutables, voire franchement contestables », a déclaré Stéphane Braconnier.

« La conférence sera filmée : si des propos transphobes, discriminatoires, homophobes devaient être tenus, je n’hésiterai pas une seule seconde à saisir le procureur de la République ou à engager des poursuites disciplinaires », a-t-il ajouté.

Lire l’analyse : Article réservé à nos abonnés Marche des fiertés LGBT+ de Paris : la montée de la transphobie au cœur des inquiétudes militantes

Le Monde avec AFP

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