Le paysage audiovisuel français aura-t-il la même apparence fin 2025 que celle qu’il revêt aujourd’hui ? Dans un an jour pour jour, l’actuelle autorisation de diffusion dont disposent C8, W9, TMC, TFX, NRJ12, LCI et Paris Première arrivera à échéance, avant celle de Canal+ le 5 juin 2025, puis celles de BFM-TV, CNews, CStar, Gulli, Canal+ Sport, Canal+ Cinéma et Planète +, le 31 août 2025. Dans cette perspective, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a lancé, mercredi 28 février, l’appel à candidatures en vue d’attribuer des fréquences pour la diffusion de chaînes de la TNT nationale pour les prochaines années – dix au maximum.
Jamais, depuis le lancement de la télévision numérique terrestre (TNT) en 2005, le régulateur n’avait eu autant de dossiers à examiner en même temps. Jamais, a fortiori, la pression qui s’exerce sur les épaules de Roch-Olivier Maistre et ses conseillers n’avait été aussi grande, tant les polémiques à répétition autour de C8 et CNews ont rendu le dossier explosif.
C’est d’ailleurs pour éviter qu’il ne soit examiné par des personnalités peu au fait de l’historique des situations que le président de l’Autorité a souhaité le régler d’ici à la fin de l’année, son mandat et celui de deux autres membres s’achevant début 2025. Les auditions des prétendants, qui devront réclamer les modalités de dépôt de leur candidature avant le 7 mai et déposer leur dossier le 15, auront lieu en juin et juillet ; les nouvelles conventions seront négociées à l’automne, et les heureux gagnants désignés in fine.
Une trentaine de décisions
Pour décider d’accorder son feu vert, l’Arcom a toujours précisé qu’elle évaluera les dossiers à l’aune du « pluralisme et de l’intérêt du public » qu’ils présenteront. S’y ajoutent d’autres critères, dont celui du respect par les services de leurs conventions, ces textes qui les engagent à diverses obligations (pluralisme de l’information et des courants d’expression socioculturels, soutien à la création, mesures prises en matière sociétale et de protection des publics, etc.) en échange de l’exploitation gratuite des fréquences, propriété de l’Etat. L’ancienne ministre de la culture Rima Abdul Malak a payé d’une vaste campagne de dénigrement, il y a un peu plus d’un an, d’avoir rappelé cette simple règle du jeu.
Or, ces dernières années, C8 a écopé d’une trentaine de décisions réprobatrices de l’Arcom, jusqu’à devoir s’acquitter d’une amende record de 3,5 millions d’euros après l’épisode des insultes au député La France insoumise (LFI) du Val-de-Marne Louis Boyard sur le plateau de « Touche pas à mon poste ! ». Plusieurs fois rappelée à l’ordre elle aussi, CNews s’est vue sanctionnée, en janvier, d’une amende de 50 000 euros pour manquement aux obligations d’honnêteté et de rigueur dans le traitement de l’information constaté dans une émission de Christine Kelly.
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