Trois personnes, dont deux étudiants, ont été agressées dans la nuit du 28 au 29 janvier à l’université de Strasbourg.
Selon leur récit, ces personnes, toutes trois juives, ont été traitées de « fascistes sionistes » et ont été frappées.
Des plaintes ont été déposées.
Des faits très graves, dénoncés par le président de l’université. Dans un communiqué, Michel Deneken, responsable de l’université de Strasbourg, a dénoncé une agression antisémite, survenue sur un campus dans la nuit de dimanche 28 à lundi 29 janvier. Il explique que « trois jeunes gens juifs, dont deux étudiants, ont été victimes d’une agression physique et verbale aux cris de ‘fascistes sionistes’ par un groupe de six personnes. » Des plaintes ont été déposées.
C’est une violence qu’on n’a jamais connue ici
C’est une violence qu’on n’a jamais connue ici
Michel Deneken
« Les conséquences de leur agression ont été constatées par la médecine de ville et la médecine légale après un dépôt de plainte à la police », rapporte effectivement Michel Deneken dans le communiqué. Selon la police, qui a confirmé les plaintes, notamment pour coups et blessures, les victimes ont reçu des coups « mais il n’y a pas eu d’hospitalisation ». Aucune interpellation n’a encore eu lieu, l’enquête étant toujours en cours.
À l’AFP, Michel Deneken raconte s’être entretenu avec une des victimes, étudiant en droit. « Il a été frappé, jeté à terre, c’est un fait très grave », a déclaré le président. « C’est une violence qu’on n’a jamais connue ici ». Depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, « on a eu des tags qu’on effaçait le matin pour éviter que les esprits s’enflamment. Ces jours-ci, on a eu quelques blocages avec des slogans limites parfois par rapport à Israël, mais c’est la première fois qu’on a des faits aussi graves », a-t-il poursuivi, annonçant que l’université allait aussi porter plainte.
Dans un communiqué, l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a expliqué qu’un militant de l’UEJF accompagné de deux autres étudiantes juives étaient en train de coller des affiches appelant à la libération des otages du Hamas ainsi que la phrase « Non à l’antisémitisme » à proximité du campus de droit lorsqu’ils ont été menacés verbalement par une « militante antisioniste ». Celle-ci est revenue avec un groupe de cinq personnes qui ont frappé les trois étudiants aux cris de « fascistes sionistes », indique l’UEJF, précisant que « l’une des victimes souffre d’importantes contusions ».
L’UEJF a indiqué saisir son avocat, Sacha Ghozlan, pour se joindre aux plaintes déposées par les victimes. « Cette agression physique antisémite commise en réunion ne peut rester impunie », a déclaré Samuel Lejoyeux, président de l’UEJF. « C’est effroyable et inadmissible. Il nous faut collectivement dénoncer ce fléau qu’on doit endiguer et stopper », a réagi Abdelaziz Choukri, administrateur de la grande mosquée de Strasbourg. Bruno Studer, député Renaissance du Bas-Rhin, a également tenu à apporter son « profond soutien » aux victimes.