Pour répondre à la crise du monde agricole, Renaud Muselier souhaite donner du pouvoir aux collectivités locales.
Le président de la région Paca souhaite davantage de contrôle sur des organismes indépendants tels que l’OFB ou les agences de l’eau.
Il s’agit d’éviter de « rajouter des strates aux strates », estime l’élu Renaissance.
La cause défendue par les agriculteurs est « noble », a glissé ce jeudi matin Renaud Muselier. Invité d’Adrien Gindre dans « Bonjour ! La Matinale TF1 », le président Renaissance du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur a livré des pistes qui permettraient selon lui de répondre à la crise actuelle. L’Europe peut-elle agir ? « En partie », estime-t-il, mais c’est « surtout les surtranspositions depuis 20 ans des directives européennes dans le droit français » qu’il faut à ses yeux interroger. « Quand vous mettez six mois en Europe, on met cinq ans en France », déplore l’élu.
Il regrette la lourdeur administrative observée dans notre pays : « Depuis 20 ans, l’habitude fait que les ministères – qui fonctionnent en silos – transposent mécaniquement dans le droit français et sans vrai débat en réalité, des textes qui sont surtransposés ».
Un champ d’action des régions étendu ?
Renaud Muselier regrette qu’en France, on ait « fabriqué des organismes indépendants qui ont pris leur propre indépendance » par rapport à l’État. « Vous avez les agences de l’eau qui décident globalement ce qu’elles veulent, l’OFB qui décide un peu ce qu’il veut… » D’une certaine manière, « c’est ce que l’on a vécu pendant la crise du Covid, avec des mécanismes similaires. Le ministère de la Santé qui ne travaillait pas avec le ministère de l’Intérieur ou l’ARS qui n’avait pas le droit de parler au préfet de région. »
Le président de la région Paca souhaite pouvoir « reprendre le pouvoir politique et administratif, sous l’autorité de l’État ». Il aimerait, aussi, donner aux régions une marge de manœuvre étendue : « Si vous dites par exemple que les gardes assermentés de l’OFB sont sous l’ordre du préfet, le préfet étant quant à lui sous l’ordre du gouvernement, eh bien ça fonctionne », lance-t-il. Les collectivités pourraient ainsi « piloter ou copiloter les agences de l’eau, l’Ademe, les Dreal, tous les satellites de l’État qui ont pris leur propre indépendance, leur propre autonomie et qui ont leur propre vision politique du développement ». Pour Renaud Muselier, il est clair qu’aujourd’hui, « personne ne fait confiance aux territoires ». Alors que l’on rajoute « des strates aux strates », il devient selon lui urgent de simplifier la gouvernance des administrations.