Le ministre de l’intérieur s’est félicité, lundi 1er janvier, de « la nuit calme » du réveillon. « A Paris, a-t-il dit, plus d’un million de personnes étaient sur les Champs-Elysées, sans aucun incident important ». Dressant à Montargis (Loiret) un bilan de la nuit de la Saint-Sylvestre en France, Gérald Darmanin a annoncé 380 interpellations » à 7 heures, en baisse de 10 % par rapport à l’année précédent, et « 745 véhicules brûlés », en baisse également de 10 %.
Il a relevé qu’il y avait eu « 80 % d’attaques de mortiers d’artifice en moins » par rapport à l’année dernière et « 40 % en moins de policiers et gendarmes blessés ».
« Cette nuit encore aux côtés des forces de l’ordre mobilisées pour notre sécurité. Merci à elles pour leur engagement. De grandes festivités se sont déroulées dans le calme, notamment à Paris, où plus d’un million de personnes étaient rassemblées », a écrit le ministre dans la nuit sur le réseau social X.
M. Darmanin avait signalé plus tôt, alors qu’il se trouvait à la préfecture de police de Paris, où il s’était rendu pour faire un point de la situation, « des petites échauffourées à Bordeaux et à Nîmes ». « Les choses se passent le plus calmement possible (…), c’est plus calme que l’an dernier, mais il y a beaucoup plus de monde », a-t-il dit. Alors que le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, se trouvait à ses côtés, Gérald Darmanin a affirmé que « la police fai[sait] un travail extrêmement sévère ».
A quelques mois des Jeux olympiques, le Nouvel An, sur les Champs-Elysées en particulier, faisait figure de test quant à la capacité d’accueillir sans incident plusieurs centaines de milliers de personnes. Dès 19 heures, touristes et Parisiens ont progressivement empli les deux kilomètres de la place de la Concorde à l’Arc de triomphe, au son des DJ Marine Neuilly, Vanille et Barbara Butch. Un feu d’artifice au-dessus de l’Arc de triomphe a constitué à minuit le point d’orgue de la fête, placée sous le signe des JO, de nombreuses animations évoquant la manifestation sportive. Les forces de l’ordre ont entamé dans la foulée la dispersion des personnes présentes sur l’avenue.
Un dispositif de sécurité très strict
« Ce soir, c’était un peu difficile avec la sécurité, ils ont pris du temps, mais c’est normal. C’est pour nous protéger, donc on le prend bien » : parmi le million de personnes rassemblées sur cette avenue emblématique, Dheeresh Avasarala a dû se plier au très strict contrôle de sécurité mis en place par les forces de l’ordre, qui bouclaient chaque artère environnant l’avenue, avec contrôles des sacs et palpations systématiques.
Pas de quoi remettre en question l’enthousiasme de cet analyste indien de 29 ans, venu de Bruxelles avec sa femme et leur fille : « J’ai souvent entendu que Paris était illuminée comme nulle part ailleurs pour le Nouvel An et je voulais voir ça. C’est ma première fois, je veux juste profiter ! », sourit-il, sans s’arrêter un instant de filmer.
« Franchement, j’ai des étoiles plein les yeux ! C’est super beau, c’est génial ! C’était un peu compliqué au niveau de l’attente. On a peut-être eu deux fois trente minutes d’attente, une première vérification et une deuxième pour les sacs, mais sinon ça va. Et, au moins, on se sent en sécurité », abonde Justine Waterloos, 22 ans, venue d’Abbeville.
La pression de la foule, de plus en plus dense à l’approche de minuit, a contraint les forces de l’ordre à ouvrir des points de filtrage à au moins un endroit. Ce dispositif sécuritaire a été préparé « dans un contexte de menace terroriste très élevée du fait du conflit en Israël et en Palestine », a souligné cette semaine le ministre de l’intérieur.
Le collectif Urgence Palestine, qui réclame un « cessez-le-feu » et une « levée du blocus » à Gaza pour mettre fin au « génocide » de la population, avait appelé à déployer des drapeaux palestiniens juste avant minuit sur les Champs-Elysées. Mais « les manifestations revendicatives seront interdites » sur l’avenue, avait prévenu le préfet de police, Laurent Nuñez, garantissant une « application stricte de cette interdiction ».
Cours en ligne, cours du soir, ateliers : développez vos compétences
Découvrir
Quelques dizaines de personnes ont toutefois déployé deux drapeaux géants et scandé « Free Palestine », avant d’être dispersées par la police, qui a procédé à quelques interpellations, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse.