LA LISTE DE LA MATINALE
Cette semaine, nous vous présentons une sélection de concerts et des festivals un peu partout en France. Avec notamment la création musicale contemporaine à Lyon, l’Orchestre de chambre de Paris qui jouera en soutien à l’association Emmaüs Solidarité pour ses 70 ans, une tournée du chanteur soul Jalen Ngonda, du hip-hop à Paris, des musiques dites « du monde » et du jazz à Grenoble…
Un opéra en création sur une femme en péril, à Nanterre
Le genre de l’opéra ne cesse de se réinventer, depuis quelques années, en privilégiant la petite forme à l’intersection du théâtre et de la musique. Une nouvelle illustration de cette tendance sera donnée par la création d’Und, « monogramme scénique pour soprano solo, 8 instruments et électronique » interprété par Gaëlle Méchaly (voix) et l’ensemble TM + sous la direction de Laurent Cuniot. Présentée, les 6 et 7 mars, à Nanterre, après la première mondiale du 1er mars à l’Opéra de Massy (Essonne), cette adaptation de la pièce d’Howard Barker, traitant d’une femme soumise à une attente insoutenable (on pense évidemment au célèbre Erwartung d’Arnold Schoenberg), est l’œuvre du compositeur Daniel D’Adamo, pour lequel « la musique est à la fois accompagnement et menace : le péril est sonore ». Quant à Julie Delille, qui signe la mise en scène, elle envisage Und comme un « rituel hors du temps », scandé par « douze cloches sonnantes et résonnantes » qui « mènent un compte à rebours vers le basculement fatal » d’une figure féminine considérée à la fois comme « victime » et comme « tortionnaire ». P. Gi.
« Und », de Daniel D’Adamo. Maison de la musique, 9 rue des Anciennes-Mairies, Nanterre. Les 6 et 7 mars, à 20 h 30. De 6 € à 28 €.
Dans la forêt des créations contemporaines, à Lyon
La Biennale des musiques exploratoires (BIME) n’a pas pour ambition de cartographier la création contemporaine par le biais d’une programmation aux allures d’itinéraire fléché comme cela se produit fréquemment dans les festivals de grande ampleur mais elle a vocation à brouiller les pistes.
Placée sous le signe de « l’enfant sauvage » par les deux directeurs du Grame, Anouck Avisse et Sebastian Rivas, qui expriment le « désir de faire résonner le monde avec des oreilles vierges », la proposition multipolaire (formes et lieux) de cette année fera la part belle aux ensembles. Certains, chevronnés à l’instar de Caravaggio associés aux Percussions de Strasbourg (pour la création, le 16, de RuptuR, de Samuel Sighicelli et Benjamin de la Fuente) ou de l’Ensemble intercontemporain (le 23, avec un concert chorégraphié par la star finlandaise, Tero Saarinen). D’autres, à découvrir ou redécouvrir (la conjonction Proxima Centauri/Ensemble Orbis, le 22, de même que l’attelage Neue Vocalsolisten/Ensemble C Barré, le 26, au service de Francesca Verunelli). Des individualités engagées dans le domptage de la nouvelle lutherie seront aussi à l’honneur avec Hyperduo de Pierre Jodlowski (le 26) et Pianomachine de Claudine Simon (le 19 et le 20). De même que des références incontestées de la libre-pensée, instrumentale avec Salvatore Sciarrino (œuvre pour 100 saxophones, le 23) et électroacoustique avec Denis Dufour (le 29). Enfin, l’opéra – quasiment un intrus dans cette forêt de propositions sans antécédent historique – sera également de la partie avec la création (le 17) d’Otages, de Sebastian Rivas, sur un texte de Nina Bouraoui, la marraine du festival. P. Gi.
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