La région Ile-de-France a donné son accord, mercredi 7 février, à une commande géante de 103 nouvelles rames de métro à Alstom, qui seront livrées d’ici à trois à cinq ans pour moderniser le réseau.
Le but de cette commande est de remplacer les rames de la ligne 13 surchargée et promise à être automatisée, et une partie de celles des lignes 8 et 12, dont les piètres performances pénalisent les usagers et les nombreux touristes visitant la capitale. D’un montant de « près de 1,1 milliard d’euros courants hors taxes » entièrement financée par Ile-de-France Mobilités (IDFM), cette commande est le signe d’« une révolution des transports qui se poursuit », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Valérie Pécresse, présidente de l’autorité régionale des transports et de la région Ile-de-France.
IDFM a pour objectif de renouveler « l’ensemble des métros d’ici 2032 », a-t-elle rappelé. L’ex-premier ministre Jean Castex, PDG de la Régie autonome des transports parisiens (RATP) depuis la fin de 2022, avait salué par avance à la fin de janvier l’achat de nouveaux métros MF19, mais regretté une décision « prise avec vingt ans de retard ».
Votée mardi par le conseil d’administration d’IDFM, cette commande importante « témoigne de la confiance renouvelée par IDFM dans ce matériel nouvelle génération », s’est réjoui le constructeur français Alstom auprès de l’AFP. « Cette nouvelle commande vise à permettre à Alstom de sécuriser ses chaînes d’approvisionnement tout en s’adaptant à l’avancée des travaux d’infrastructures nécessaires sur les lignes », a ajouté IDFM dans son communiqué. Le géant français du ferroviaire, qui cherche à se désendetter, dispose déjà d’un carnet de commandes bien rempli « sur les trois prochaines années ».
Rames vétustes et retards à répétition
Critiqué pour les retards à répétition que les usagers rencontrent sur son parcours, en raison notamment de problèmes de recrutement, le réseau du métro parisien souffre aussi d’un matériel vétuste.
Les nouvelles rames de standard « MF19 » viendront remplacer des rames pour lesquelles les appels d’offres remontent parfois à 1967, 1977 ou 1988. Ce nouveau matériel roulant devrait également soulager les ateliers de maintenance de la RATP, agités ces derniers mois par des mouvements de grève en raison de la surcharge de travail des agents.
Les MF19, qu’Ile-de-France Mobilités décrit comme « modernes », « confortables » et disposant d’une capacité importante, seront disponibles en plusieurs longueurs en fonction des besoins des lignes concernées. Elles pourront passer d’une conduite manuelle à une conduite automatique. Un point fort puisque la RATP poursuit l’automatisation de certaines lignes : après la ligne 4 récemment automatisée en janvier, ce sera le tour de la ligne13 d’ici à 2030.
10 milliards d’euros d’investissement d’ici à 2035
Il revient maintenant à la RATP de formaliser la commande sans tarder. Ile-de-France Mobilités a demandé « à la RATP de commander dès que possible ces rames et de respecter les plannings de livraison et de mises en service », selon son communiqué.
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Les 103 rames seront assemblées dans les usines d’Alstom à Crespin et Valenciennes Petite-Forêt, dans le Nord. « Une commande pour compléter les lignes 8 et 12, ainsi que les lignes 3 et 7, interviendra prochainement », a ajouté Ile-de-France Mobilités dans son communiqué.
En tout, l’ensemble de ces nouvelles rames rouleront donc sur huit lignes de métro (3, 3bis, 7, 7bis, 8, 10, 12 et 13). « Leur arrivée, prévue dès 2025 sur la ligne 10, s’inscrit dans une politique générale d’accélération et de la modernisation du réseau de métro », écrit IDFM. « Cette politique a permis d’enclencher des investissements sans précédent, à hauteur de près de 10 milliards d’euros d’ici 2035 », ajoute l’institution.
La commande votée mardi est plus importante que la précédente, en 2019, lorsque Ile-de-France Mobilités et la RATP avaient signé un contrat de 44 rames pour les lignes 10, 3bis et 7bis du réseau parisien, réparties à l’époque de moitié entre les constructeurs Alstom et Bombardier. Alstom a depuis racheté Bombardier, et est désormais le seul fournisseur.