Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, le Parc national de Los Alerces, au sud de l’Argentine, fait face à un incendie « hors de contrôle ».
Selon un bilan communiqué samedi, le feu a d’ores et déjà détruit près de 600 hectares de végétation.
En plein été austral, la Patagonie subit actuellement des chaleurs inédites.
Le Parc national de Los Alerces en proie aux flammes. Ce site argentin unique de Patagonie, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, est dévasté par un incendie qui, samedi soir, avait déjà détruit près de 600 hectares de végétation. Un feu « hors de contrôle », affirme le chef du département des incendies, des communications et des urgences (ICE) de la réserve naturelle, Mario Cardenas.
Les conditions météorologiques seraient notamment en cause dans cette catastrophe environnementale. Et de fait, une chaleur record touche actuellement l’extrême sud de l’Argentine. Une région désertique, habituellement froide et venteuse, où des températures de plus de 40°C ont été enregistrées ces derniers jours. « Nous avons encore beaucoup de vent », explique le responsable du parc. « Cela rend notre travail très difficile. »
Les villes voisines menacées, l’état d’urgence déclaré
L’incendie s’est déclaré jeudi soir et a déjà brûlé 577 hectares de forêt, dépassant le périmètre du parc. Des brigadiers et du personnel de la province de Chubut tentent désormais d’empêcher les flammes d’atteindre les villes voisines d’Esquel et de Trevelin, à environ 2000 km au sud-ouest de Buenos Aires. Le compte Instagram du Parc national de Los Alerces a indiqué vendredi soir qu’un drone avait survolé la zone pour évaluer la progression du feu et que les pompiers étaient mobilisés « pour protéger les villes proches ».
La chaleur qui sévit en Patagonie argentine a amené les autorités à prendre des mesures inédites : les provinces de Chubut et de Rio Negro ont ainsi déclaré l’état d’urgence en raison du risque d’incendies jusqu’au mois d’avril.
Un joyau naturel aux paysages spectaculaires
Le Parc de Los Alerces couvre 188.379 hectares avec une zone tampon d’environ 207.313 hectares. Les glaciations successives ont façonné le paysage de la région et créé une variété de formes spectaculaires, cirques glaciaires, chapelets d’étangs, lacs aux eaux claires, vallées suspendues, roches moutonnées et vallées en U.
Le site abrite certaines des dernières parcelles de forêt patagonienne d’un seul tenant ainsi que de nombreuses espèces de faune et de flore endémiques et menacées, notamment la plus ancienne population d’alerces (ou cyprès de Patagonie), un conifère endémique d’Amérique du Sud.