Il en est fier, Laurent de Gourcuff, de son jeu de Monopoly édité aux couleurs de Paris Society. Sur les cases du plateau apparaissent tous ses restaurants parisiens, de Monsieur Bleu à Apicius en passant par CoCo, Girafe, Gigi, Bonnie, Mun, Le Piaf… « Ça y est, mon plateau de Monopoly est fait. Il fallait attraper les bonnes adresses, j’ai eu ce que je voulais. A Paris, je n’ai plus aucun lieu dans le viseur », commente le fondateur de Paris Society, une structure qui rassemble environ soixante-dix restaurants, boîtes de nuit et lieux événementiels, rachetée fin 2022 par le géant hôtelier Accor.
La partie de Monopoly s’achève avec la « rue de la Paix » de Paris Society : l’abbaye des Vaux-de-Cernay, un hôtel installé dans un monastère cistercien du XIIe siècle, en lisière de forêt de Rambouillet (Yvelines). Un site hors du commun, qui a été la propriété de la baronne Caroline de Rothschild, avant d’être converti en hôtel à la fin des années 1980. La filiale d’Accor l’a rénové de fond en comble : 65 millions d’euros de travaux ont été engagés, affirme Laurent de Gourcuff, 47 ans, jeans, baskets Veja et pull à col roulé. Sur ce projet, il a travaillé main dans la main avec Sébastien Bazin, le PDG d’Accor, dont il est proche. Les murs ont, eux, été rachetés par la Banque des territoires et le fonds Keys.
Ouverte depuis la fin octobre 2023, l’abbaye a intégré tous les ingrédients de ces nouveaux hôtels de campagne qui fleurissent autour de Paris. Piscine, spa, brunch dans un réfectoire façon Poudlard (le château accueillant l’école d’Harry Potter), garde d’enfants, cours de yoga, salle de cinéma, de karaoké, d’arcade, prêt de vélos pour arpenter le parc de 80 hectares, courts de tennis, barques sur le lac, trois restaurants, deux bars… L’ensemble ressemble à un club de vacances de luxe dans une ambiance château, pour riches Parisiens qui veulent se mettre au vert le week-end et y rencontrer leurs semblables.
300 euros la nuit
« Cela ne vous rappelle pas Downton Abbey ? », lance Alexandra de La Brosse, la directrice de la communication de Paris Society, en déambulant dans l’enfilade de salons de l’abbaye décorés par Cordelia de Castellane, créatrice pour Dior. Un étonnant mélange de meubles chinés, de tartan, de tapisseries à fleurs, de gros fauteuils et de canapés chesterfield, « qui cartonne sur Instagram », commente cette ancienne attachée de presse de l’Elysée, à l’époque de Nicolas Sarkozy. Le bouche-à-oreille a fait son effet : l’abbaye affichait complet pendant les vacances de Noël et pour les week-ends de début d’année.
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