Difficile d’imaginer que la scène se passe à 16 000 kilomètres de la France. Et pourtant. Samedi 20 janvier, dans le brouhaha des allées et venues de Melbourne Park, où se déroule l’Open d’Australie (du 14 au 28 janvier), des « Arthur !, Arthur ! » se font entendre en provenance du court 3, autour duquel se sont formés plusieurs mètres de queue. « Je ne pensais pas qu’il y aurait un tel engouement, si j’avais su, je serais venue prendre ma place plus tôt, se désespère Julie, dont les joues arborent chacune un drapeau français. Je ne peux pas rater ça ! »
« Ça », c’est le troisième tour d’Arthur Cazaux, 21 ans et 122e mondial, qui participe au premier Grand Chelem de l’année grâce à une invitation. Moins de deux heures plus tard, l’Héraultais, porté par un groupe d’une vingtaine de supporteurs Français dans cette cocotte-minute de 3 000 places, est sorti facilement vainqueur de son duel contre le Néerlandais Tallon Griekspoor (31e), en trois sets (6-3, 6-3, 6-1).
« J’avais prévu de rentrer en France le lendemain mais je ne pouvais pas partir comme ça », raconte Marius, en Australie pour la première fois. Le jeune homme, présent depuis le début du tournoi, a annulé son vol retour pour assister au quatrième tour du Tricolore contre le Polonais Hubert Hurkacz (9e), lundi 22 janvier à 5 heures (heure à Paris).
Une seule victoire sur le circuit ATP
Comme lui, les supporteurs français présents à Melbourne – majoritairement des backpackers en visa Programme vacances travail (PVT) – ne ménagent pas leurs efforts au bord des courts, alors que le tennis tricolore retrouve des couleurs après une année 2023 qui n’a vu aucun représentant masculin en deuxième semaine d’un tournoi majeur. Chants, olas, sauts, Marseillaise : toute la panoplie y passe. « On ne se connaissait pas, mais on a créé un groupe naturellement lors du premier tour d’Arthur Fils, où nous étions nombreux, retrace Marius. On est ensuite allés voir Arthur Cazaux, qui était au cinquième set. »
Après avoir remporté ce combat (6-2, 6-7, 6-2, 3-6, 6-2) contre le Serbe Laslo Djere (33e), le Français a réussi l’exploit d’éliminer le Danois Holger Rune (8e), avant de confirmer sa performance au tour suivant et de se qualifier pour son premier huitième de finale en Grand Chelem. Le tout sans montrer le moindre signe de tension.
« Je reste fidèle à ce que je sais faire, je donne tout, donc je ne ressens pas de pression, a-t-il expliqué en conférence de presse. Là, ça se passe bien, mais je suis prêt pour tout type de situation, donc c’est peut-être pour ça que j’arrive à avoir ce relâchement sur le court. »
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