A l’Assemblée, échange entre Aurélie Trouvé et Bruno Le Maire sur les accords de libre-échange
A l’occasion des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, la députée « insoumise » de Seine-Saint-Denis a interpellé le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, sur les accords de libre-échange, dénoncés ces derniers jours par les agriculteurs. « Depuis vingt-cinq ans, l’Europe, avec la France, multiplie les accords de libre-échange. Avec un but : gagner des marchés pour les grands groupes de l’industrie et des services en décimant l’agriculture française », a-t-elle déploré.
« Clause miroir ou pas, c’est une concurrence insoutenable pour les éleveurs que vous imposez », a poursuivi l’élue francilienne, avant de lancer : « Comment osez-vous faire croire que vous protégez l’exception agricole française ? »
« Tout d’un coup, La France insoumise découvre qu’il y a des paysans en France », a ironisé, en introduction de sa réponse, Bruno Le Maire : « Après avoir proposé des augmentations de taxes, des augmentations d’impôts, de durcissement de règles et de durcissement de normes, vous venez au soutien des paysans et des agriculteurs. » Le ministre de l’économie a ensuite rappelé la volonté de la France de s’opposer à l’accord entre l’Europe et le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay).
« Nous avons réussi à bloquer ces négociations parce que nous estimons que cet accord, en l’état, est injuste, a affirmé M. Le Maire. Il mettrait nos éleveurs dans une difficulté insoutenable et il n’est pas question de laisser entrer sur le sol européen des dizaines de milliers de tonnes de bétail qui ne respectent pas les mêmes normes et les mêmes règles que celles que nous imposons à nos éleveurs et à nos producteurs. »
Le ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, avait annoncé ce mercredi matin que les négociations pour l’accord avec le Mercosur avaient été interrompues. Une version contredite mardi par le porte-parole de la Commission européenne qui a affirmé que les « négociations se poursuivent » entre l’Europe et les quatre pays sud-américains, tout en précisant que « les conditions pour conclure les négociations (…) ne sont pas réunies ».