samedi, octobre 12

Suite à une nouvelle escalade entre Israël et le Hezbollah, le 23 septembre dernier, des tirs israéliens ont blessé plusieurs Casques bleus dans le sud Liban.
Plusieurs États, dont le Liban ou la France, ont par conséquent demandé que la résolution 1701 soit appliquée.
Ce texte adopté par l’ONU en 2006 avait mis fin à la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah.

Ce texte réussira-t-il à mettre fin à une nouvelle guerre entre Israël et le Hezbollah ? Alors que la guerre ouverte entre l’État israélien et le mouvement islamiste libanais a repris depuis maintenant trois semaines dans le sud du Liban, le Premier ministre du pays, Najib Mikati, a assuré que son cabinet était « engagé à une application intégrale de la résolution 1701 ». 

Un texte également évoqué par le ministère des Affaires étrangères français qui a rappelé ce vendredi 11 octobre « l’urgence d’une cessation des hostilités et d’un règlement diplomatique fondé sur la mise en œuvre intégrale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité ». Adoptée en 2006, elle avait permis qu’un cessez-le-feu soit adopté à l’issue de la guerre des 33 jours.

« Mettre fin à toute violence »

Cette guerre, survenue en juillet 2006 entre Israël et le Hezbollah, avait déjà conduit l’armée israélienne à mener une offensive terrestre dans le sud du Liban, accompagnée d’intenses bombardements partout dans le pays. Au bout de 33 jours de combats, une trêve avait réussi à être conclue, le 11 août 2006, à la suite de la résolution 1701 adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU. 

Avec ce texte, le Conseil appelle à appliquer plusieurs dispositions pour « mettre fin à toute violence », alors que « la situation au Liban constitue une menace pour la paix internationale et la sécurité ». La résolution stipule la cessation des hostilités des deux côtés de la frontière. Concernant les forces déployées, le texte prévoit que seules celles des forces de maintien de la paix de l’ONU et de l’armée libanaise soient déployées dans le sud du Liban.

Zone tampon et déploiement de la Finul

Le texte appelle au respect de la Ligne bleue, la frontière entre le Liban et Israël, et la mise en place d’une zone tampon « libre de tout personnel armé, de tous biens et de toutes armes autres que ceux du gouvernement libanais et de la Finul », entre cette frontière et la rivière Litany, au Liban. Cela permet le déploiement de l’armée libanaise le long de la frontière jusqu’alors tenue par le Hezbollah .

Cette résolution définit par ailleurs les missions de la Finul, dont les forces déployées ne peuvent pas dépasser les 15.000 hommes. Celle-ci est principalement chargée d’appuyer le travail humanitaire, mais elle peut aussi « décider de toute action nécessaire en matière de déploiement de ses forces, afin d’assurer que sa zone d’opérations ne soit pas utilisée pour des actes hostiles ».

L’adoption de la résolution en 2006 conduit au retrait des forces israéliennes du sud Liban. Mais le Hezbollah, qui aurait dû, lui aussi, quitter la zone, au regard du texte de l’ONU, conserve une présence dans la région. En 2020, l’ONU avait ainsi réclamé, sans succès, un accès au Liban à des tunnels creusés par le mouvement islamiste sous la Ligne bleue. 

La résolution, dans ses autres prérogatives, était par ailleurs globalement respectée, permettant de maintenir une forme de trêve, malgré des tirs et des tensions sporadiques entre Israël et le Hezbollah. Le texte de l’ONU n’a pas néanmoins pas résisté à la nouvelle escalade qui a éclaté en octobre 2023 et peut être considérée comme lettre morte, depuis la nouvelle offensive terrestre d’Israël au Liban.


Aurélie LOEK

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