vendredi, décembre 26

LETTRE DE SCANDINAVIE

Thomas Nielsen, rédacteur en chef du « Barents Observer », à la rédaction du site, à Kirkenes (Norvège), près de la frontière russo-norvégienne, le 6 juillet 2023.

Dans le port norvégien de Kirkenes, 70 000 habitants, à 400 kilomètres au nord du cercle polaire, en face de la très militarisée presqu’île russe de Kola, le site d’information The Barents Observer résiste. Chaque jour, ses six journalistes – deux Norvégiens et quatre Russes en exil – continuent de diffuser des articles et des podcasts en russe et en anglais. Interdit en Russie depuis 2019, le média en ligne n’a aucun moyen de mesurer son audience de l’autre côté de la frontière. « Mais elle doit être suffisamment importante pour que les autorités russes déploient autant d’efforts pour nous arrêter », raille le rédacteur en chef, Thomas Nilsen, joint en visioconférence.

Au cours de l’année 2025, Moscou a intensifié ses intimidations. En février, le site a été déclaré « organisation indésirable », ce qui complique le travail de la petite rédaction, dont les sources risquent désormais de lourdes peines de prison si leur lien avec le média est avéré. Trois de ses journalistes figurent aussi au registre des « agents étrangers ». Front dégarni, une petite barbe et des yeux clairs, Denis Zagore préfère en rire : « Finalement, tout cela nous fait plutôt de la publicité », dit-il, refusant de se laisser intimider, « car c’est ce que veut Poutine ».

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