samedi, mai 18
Le Cybertruck de Tesla, à Austin (Texas), le 15 avril 2024.

Chiffre d’affaires en baisse de 9 % sur un an au premier trimestre, à 21,3 milliards de dollars (20 milliards d’euros), résultat net en recul de 55 % – plus que prévu – à 1,1 milliard de dollars, cash-flow disponible devenu négatif, trésorerie ayant fondu de 2,5 milliards de dollars (à 26,8 milliards de dollars), livraisons d’automobiles en chute de 8,5 % sur un an… et pourtant, Wall Street s’est accroché à la promesse de Tesla de lancer, en 2025, des produits moins onéreux pour faire s’envoler l’action. Le titre, qui avait cédé plus de 40 % depuis le début de 2024, a bondi de 10 % – autour de 160 dollars – dans les échanges suivant la clôture du marché, mardi 23 avril.

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Après un trimestre calamiteux, les boursiers rêvent de croire à la bonne étoile d’Elon Musk qui a fait leur fortune, mais traverse une passe aussi difficile qu’en 2018, lorsque son entreprise, bien en peine de passer à la production de masse, avait frôlé la faillite. Le patron du constructeur automobile américain a répété devant les analystes financiers, mardi, qu’il pensait que le véhicule électrique continuait d’incarner l’avenir.

Il a annoncé que ses nouveaux produits seraient « fabriqués de manière beaucoup plus efficace sur [ses] lignes de production actuelles » sans qu’il y ait à créer de nouvelle usine. Et a voulu faire rêver sur la conduite autonome et les robots-taxis grâce à l’intelligence artificielle (IA). « Si quelqu’un pense que Tesla ne peut pas résoudre le problème de l’autonomie, il ne devrait pas être un investisseur dans l’entreprise », a tranché le dirigeant. « Alors que beaucoup réduisent leurs investissements, nous investissons dans la croissance future », a fait savoir Tesla dans un communiqué. « L’avenir n’est pas seulement à l’électrique, mais aussi à l’autonomie. »

Licenciements massifs

Un discours optimiste délivré par Elon Musk avec une élocution difficile, comme souvent, mais dont la firme avait besoin. Le premier trimestre de 2024 est catastrophique pour la marque, qui souffre de l’hyperconcurrence du véhicule électrique sur le marché mondial. Elle a dû sabrer ses prix et sacrifier ses marges, y compris en Chine, afin de conserver ses parts de marché et de bénéficier des subventions publiques qui ne s’appliquaient pas aux modèles trop coûteux. Elle a, de surcroît, souffert des perturbations de transport en mer Rouge et de l’arrêt de son usine de Berlin, victime d’un incendie criminel début mars.

Les livraisons de son véhicule futuriste, le Cybertruck, peinent à monter en puissance en raison des difficultés techniques de production dans l’usine d’Austin (Texas) et le modèle connaît des problèmes qui ont conduit au rappel de 3 900 exemplaires. Le constructeur est en outre affecté par les frasques politiques d’Elon Musk, qui dérive vers l’extrême droite alors que ses véhicules sont censés attirer les bobos soucieux de l’environnement. Certes, il contrôle plus de la moitié du marché américain, mais le décrochage est net par rapport aux 75 % d’il y a deux ans. Enfin, la rémunération de M. Musk, fixée à 56 milliards de dollars, a été annulée par un juge du Delaware, et les actionnaires vont devoir se prononcer ou non sur sa reconduction.

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