Le constructeur spécialisé dans les voitures électriques a vu ses ventes chuter en ce début d’année, avec quelque 50.000 ventes en moins par rapport à la même période l’an passé.
Depuis que son patron Elon Musk s’est rapproché du président américain Donald Trump, la marque est régulièrement prise à partie et boycottée.
Elle peine aussi à renouveler sa gamme de véhicules.
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Nouveau revers pour la société d’Elon Musk. Les ventes mondiales du constructeur automobile Tesla, spécialiste des véhicules électriques, ont baissé de 13% au premier trimestre sur un an pour se situer à un niveau bien inférieur aux prévisions des analystes. Entre vandalisme, appels au boycott et manifestations (nouvelle fenêtre), la marque est prise à partie aux États-Unis et dans d’autres pays depuis que son patron s’est rapproché du président Donald Trump, dont il est désormais un proche conseiller, chargé de réduire les dépenses fédérales.
Des résultats bien en deçà de la fourchette attendue
La marque souffre également d’un manque de rafraichissement de sa gamme. Le dernier véhicule grand public, le Model Y, est sorti en 2020. Et les ventes du pick-up Cybertruck, sorti fin 2023, n’ont pas répondu aux attentes du marché. Tesla ne donne aucun chiffre, mais d’après un rappel de tous ces véhicules en circulation le 20 mars, un peu plus de 46.000 exemplaires seulement sont sur les routes.
Sur les trois premiers mois de l’année, Tesla a remis 336.681 véhicules à leurs propriétaires contre 386.810 lors de la même période en 2024, soit quelque 50.000 voitures de moins. Les analystes de Wedbush avaient tablé sur une fourchette de 355.000 à 360.000, rappelant que le marché prévoyait encore plus de 400.000 en début d’année. Ceux de Deutsche Bank s’attendaient à des ventes de 340.000 à 350.000 unités, après avoir revu à la baisse leur prévision initiale de 378.000. Ils soulignaient qu’à 345.000, ce serait le plus bas niveau depuis le troisième trimestre 2022.
Côté financier, l’action Tesla chutait de 5,16% à la Bourse de New York vers 13h40 GMT (15h40 à Paris). Le cours de l’action de l’entreprise avait déjà subi plusieurs baisses importantes (nouvelle fenêtre) au cours des dernières semaines, après de mauvais résultats de vente dans de nombreux pays.
Ventes en chute libre dans plusieurs pays européens
Le groupe ne publie pas de répartition géographique mais les données émanant d’autorités locales montrent un effondrement des ventes de Tesla depuis plusieurs mois dans de nombreux pays, en particulier en Europe de l’Ouest (nouvelle fenêtre). Pour le seul mois de mars, elles ont chuté de 36,8% en France (nouvelle fenêtre) et de 63,9% en Suède. Elles sont aussi tombées de 56% au Danemark au premier trimestre.
Les chiffres de janvier-février étaient déjà sans appel : les immatriculations de Tesla avaient été presque divisées par deux sur un an dans l’Union européenne (UE), retombant à 19.046 véhicules et 1,1% de part de marché, selon les chiffres des constructeurs. Le constructeur est également à la peine en Chine, un marché crucial pour la marque.
C’est aussi de Chine qu’est originaire BYD, son plus grand concurrent, qui a vu au contraire ses ventes s’accélérer (nouvelle fenêtre) : il a écoulé 1,76 million de véhicules tout électrique en 2024 (+12% sur un an) dans le monde, quand Tesla en a vendu 1,79 million (-1%).
Une production en net recul
Du côté de la production de Tesla, la comparaison sur un an n’est pas favorable non plus : seulement 362.615 véhicules sont sortis des usines Tesla entre janvier et mars, contre 433.371 au premier trimestre 2024.
« La baisse des volumes est due en partie aux premières étapes de la montée en puissance de la production de la nouvelle version de la Model 3 à notre usine de Fremont et à des fermetures d’usines à cause des contournements maritimes causés par le conflit en mer Rouge et l’incendie volontaire à l’usine de Berlin », a expliqué Tesla sur son site internet. Cet incendie, survenu en mars 2024, a arrêté la production de l’usine allemande. Elon Musk est très critiqué dans le pays, notamment pour son soutien au parti d’extrême droite AfD lors des récentes législatives, en février dernier.