mardi, mai 21
Rafael Nadal salue le public après sa défaite face à Jiri Lehecka, à Madrid, peu après minuit le 1er mai 2024.

Des sourires, malgré tout. Rafael Nadal, qui tente un dernier retour au premier plan à bientôt 38 ans malgré un corps cabossé, a fait ses adieux à Madrid, mardi 30 avril en soirée, éliminé en huitièmes de finale du Masters 1000 organisé dans la capitale espagnole. L’Espagnol aux 22 sacres en Grand Chelem, qui vit sa dernière saison sur le circuit ATP − sauf rebondissement improbable −, s’est incliné face au jeune Tchèque Jiri Lehecha (22 ans, 31e mondial) sur le score de 7-5, 6-4.

« C’était une blague, l’année prochaine je reviens ! », a plaisanté « Rafa » au cours de l’hommage qui lui a été rendu sur le court dans la foulée de son match. « C’était bien la dernière fois que je jouais » à Madrid, a-t-il ensuite confirmé. « Ça a été une semaine très particulière pour moi, très positive à plusieurs niveaux. Une semaine inoubliable », a ajouté celui qui a remporté cinq fois le tournoi de la capitale espagnole, un record.

Et Madrid a eu envie d’y croire jusqu’au bout mardi soir. Même quand son chouchou est breaké au début du deuxième set, la « Caja magica » s’époumone : « Si se puede, si se puede », l’équivalent espagnol de « Yes, we can », scande-t-elle. Et à chaque jeu ou presque, elle reprend son refrain lancinant. Encore une fois, de plus belle et avec une ovation debout, quand Lehecka s’apprête à servir pour le gain du match.

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Rome comme juge de paix

« Allez Rafa, on n’est pas pressé », a lancé un peu plus tôt un spectateur, à presque minuit. Mais pour le gaucher majorquin, ce quatrième match en six jours, le deuxième en deux jours après un duel de plus de trois heures la veille, c’est trop. En particulier pour son deuxième tournoi depuis sa reprise (après Barcelone mi-avril), après presque deux ans sans que son corps lui laisse du répit, et après encore trois mois sur le flanc entre janvier et avril.

Sa semaine madrilène, avec trois matches gagnés de suite et quatre joués, dont un contre un joueur du top 20 (Alex de Minaur), a néanmoins fait grimper son capital confiance : il n’avait plus connu une telle série de victoires depuis l’été 2022.

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Lui apportera-t-elle, au moins en partie, les garanties qu’il souhaite dans la perspective de Roland-Garros, dans moins d’un mois (26 mai au 9 juin) ? Il faudra patienter pour le savoir.

Rafael Nadal est désormais attendu à Rome (8 au 19 mai), pour le dernier Masters 1000 sur ocre avant le Grand Chelem parisien. Il ne se prononcera qu’après le tournoi italien sur sa venue à Roland-Garros, la terre de ses quatorze triomphes. « J’ai des objectifs personnels dans les prochaines semaines et je veux explorer si j’ai une chance de les atteindre », a-t-il confirmé, mardi soir, en conférence de presse. Il ne jouera à Paris que s’il se sent « suffisamment prêt », avait-il répété tout au long du tournoi madrilène. « Sinon, ça n’a pas de sens », a-t-il tranché.

« Gracias Rafa »

Jusqu’à 5 jeux partout dans le premier set, Nadal a fait plus que tenir le choc : c’est même lui qui s’est montré le plus dangereux, en menant deux fois 0-30 sur le service de Lehecka et en se procurant la première balle de break de la partie, à 5 jeux à 4. En vain. Lehecka a alors aligné dix points consécutifs et empoché la première manche.

La chance de Nadal était passée, la combativité qui fait sa légende ne s’est pas envolée pour autant. L’Espagnol a fini par s’incliner en un peu plus de deux heures, sur une ultime faute en revers. Il était minuit trois.

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« Gracias Rafa » (Merci Rafa) ont affiché les écrans autour du court. « Merci pour toutes ces années d’émotions. On t’aime », pouvait-on lire sur un drapeau espagnol accroché à une rambarde du stade.

« Vous m’avez fait un cadeau pendant ces vingt et un ans [à Madrid] peut-être plus important que de gagner un tournoi du Grand Chelem », s’est confié Nadal. « Les émotions que j’ai vécues sur ce court, devant le public espagnol, me resteront pour toujours », a-t-il conclu. Pour le monde du tennis, il reste encore quelques coups et quelques émotions dans la raquette du gladiateur espagnol.

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Le Monde avec AFP

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