lundi, septembre 30

Sur Tiktok, le mot-dièse #Cleantok a déjà été vu plus de 110,4 milliards de fois.
Cette tendance regroupe les perfectionnistes du ménage, adeptes du rangement (très) minimaliste.
Des experts en santé mentale alertent toutefois sur les dangers de cette tendance, comme nous l’explique Benjamin Muller dans Bonjour ! La Matinale TF1.

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Bonjour ! La Matinale TF1

On connaissait BookTok, mais depuis quelques mois, la nouvelle tendance à la mode chez les jeunes sur le réseau social Chinois, c’est CleanTok. Contraction de clean (nettoyage) et TikTok, cette tendance est, en soi, un petit monde peuplé de Marie Kondo, d’adeptes du rangement, de l’époussetage et des boîtes dans des petites boîtes. Ces adorateurs du balai et des intérieurs dignes d’une maison témoin se filment en train de faire du tri, faire leur lit, ou encore de plier (non, rouler) leurs jeans et ils accumulent des millions de vues. Si ranger et faire le ménage dans sa maison peuvent être des activités qui détendent, cette tendance peut être aussi désastreuse pour la santé mentale. Explications de Benjamin Muller dans Bonjour ! La Matinale TF1 .

Du ménage au surmenage

Désencombrer et organiser sa maison ont toujours existé, cependant les livres et surtout la diffusion de la série Tidyiup Up with Marie Kondo ont fait du rangement extrême une véritable tendance. On ne compte plus les comptes Instagram et TikTok qui proposent des conseils pour optimiser son intérieur, ses armoires et ses tiroirs à la « manière de Marie Kondo » quitte à transformer sa maison en musée et non plus en lieu de vie. Le problème avec ces vidéos et ces images d’intérieur absolument parfait ? Elles font culpabiliser les utilisateurs. Pire, selon les experts, l’obsession du désencombrement commence à encombrer de plus en plus nos esprits. Du ménage, on passe alors au surmenage. « Pour certains, c’est devenu une obsession », alerte la psychologue Camille Rochet. « C’est ce qu’on appelle un trouble obsessionnel compulsif. Au lieu de vider votre esprit, vous allez le remplir avec cette obsession de ne plus rien voir et d’être dans un espace totalement épuré ». Même son de cloche chez la psychologue et psychothérapeute Cassandra Jay interrogée par Thred : « Jeter des choses à ce point n’est pas conscient. La pression de se débarrasser de tous nos biens et de les réduire à une boîte d’aéroport parfaitement coordonnée en couleur conduit à l’épuisement, à plus de stress et d’aliénation« .

Accepter le superflu

Pour sortir de la boucle infernale du rangement à l’extrême, quel est le premier geste à faire ? Se désabonner des comptes qui proposent ce type de conseils ou de vidéos. Il est aussi primordial d’apprendre à trier sans tout jeter, de s’accommoder de quelques bibelots ou de quelques livres qui débordent de la bibliothèque et surtout de poser le plumeau. Après tout, même Marie Kondo a réussi à s’en sortir. « Jusqu’à présent, j’étais une professionnelle du rangement, et je faisais de mon mieux pour que ma maison soit toujours bien rangée. (…) Parfois, je remplis mon emploi du temps de manière si serrée que je me sens éreintée ou submergée par l’anxiété… J’ai en quelque sorte renoncé à cela, dans un bon sens pour moi« , expliquait l’ancienne papesse du rangement dans un webinaire. Et elle avoue même que désormais sa maison est en désordre. Si elle y arrive, tout le monde peut le faire !


Sabine BOUCHOUL | Chronique : Benjamin MULLER

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