La tempête Boris, qui continue de ravager l’Europe centrale, a fait trois victimes supplémentaires en Autriche et en Pologne. Le corps d’une « femme de 81 ans » a été retrouvé, mardi 17 septembre, dans sa maison inondée, a annoncé la police de Basse-Autriche, portant à cinq le nombre de morts dans le pays. La police polonaise a annoncé, mardi, avoir retrouvé deux nouvelles victimes, faisant état de six personnes en tout « dont la mort pourrait être due à une noyade ».
La tempête Boris a tué au moins vingt et une personnes en Europe centrale et orientale : en plus des cinq victimes en Autriche et six en Pologne, la Roumanie a recensé sept morts et la République tchèque trois, ainsi que huit disparus.
Si la situation météorologique semble s’améliorer en plusieurs endroits, les sols restent saturés et les rivières sortent de leur lit. Les autorités appellent les populations à la plus grande prudence. En Autriche, alors que le soleil revient, dans vingt-six villages toujours coupés du monde extérieur, « on découvre l’ampleur de la catastrophe », rapporte la gouverneure régionale, Johanna Mikl-Leitner.
Trente-trois mille interventions ont été effectuées depuis le début des pluies torrentielles et des vents violents, vendredi. A Vienne, quatre lignes du métro restent partiellement fermées, comme l’ensemble des parcs de la ville en raison de possibles chutes d’arbres.
Inondations « historiques »
En République tchèque, un peu plus de soixante mille foyers sont toujours privés d’électricité, principalement dans le Nord-Est. Le plus grand bassin de rétention du pays, l’étang Rozmberk, inonde ses berges. Selon les experts, cette crue s’annonce comme la pire qu’ait connue la région depuis les inondations de 2002 qui avaient frappé Prague, Dresde et Vienne.
Des études visant à déterminer si ces inondations sont liées au changement climatique sont attendues dans les prochains mois, a précisé mardi la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), dont les équipes se sont mobilisées sur le terrain ces derniers jours.
Mais « quand on regarde de près, on voit que ce genre d’événements a augmenté ces dernières années (…) dans une Europe qui s’est réchauffée à un rythme bien plus élevé que le reste du monde », a expliqué Andreas von Weissenberg, responsable régional des catastrophes, du climat et des crises à la FICR, lors du point de presse régulier de l’ONU. « Ces inondations ont été qualifiées d’historiques, et c’est vrai, mais le changement climatique bouscule les choses, et bientôt nous parlerons peut-être d’une cadence annuelle », a-t-il prévenu, appelant à consacrer plus de fonds à la lutte contre le changement climatique.