
Le plan social initié par le géant des télécommunications Telefonica et validé la semaine dernière par les syndicats prévoit « environ 5 500 départs » en Espagne, a annoncé, lundi 22 décembre, le groupe dans un communiqué publié par le gendarme boursier espagnol. « Un accord a été conclu avec les syndicats (…) en vue de la mise en œuvre de plans de départs volontaires, qui devraient concerner environ 5 500 salariés », a rapporté le fleuron espagnol des télécoms, chiffrant le coût de ce plan social à « environ 2,5 milliards d’euros avant impôts ».
De leur côté, les syndicats ont évoqué ces derniers jours le chiffre de 4 539 départs − révisé depuis à 4 525 selon l’un d’entre eux, UGT −, soit plus d’un quart des effectifs dans le pays, dans le cadre de départs volontaires, assortis d’un régime de préretraite anticipée.
« Les critères d’éligibilité seront définis pour chaque plan, et tous les salariés répondant aux critères établis pourront y participer », a précisé Telefonica pour justifier cette différence, tablant sur « des économies annuelles moyennes (…) à près de 600 millions d’euros à partir de 2028 ». Les départs concernent les sept filiales de l’opérateur historique espagnol et ont été actés après un peu moins d’un mois de négociations.
27 milliards d’euros de dette
En fin de semaine dernière, les syndicats UGT, CCOO et Sumados Fetico avaient annoncé séparément avoir accepté le plan proposé par la direction, qui exclut « des licenciements forcés » et prolonge la convention collective « jusqu’en 2030 ». « 10 à 15 % des suppressions de postes, selon les filiales, seront compensées par de nouvelles embauches », avait précisé UGT.
L’annonce fin novembre de ce plan social par Telefonica, privatisée en 1997 mais encore détenue à 10 % par l’Etat espagnol, avait provoqué la colère du gouvernement central de gauche, qui s’était dit « en profond désaccord » avec une décision jugée « inadmissible ».
Telefonica, en pleine restructuration et confronté à une lourde dette (27 milliards d’euros), avait annoncé début novembre une perte nette de 1,08 milliard d’euros sur les neuf premiers mois de l’année, tout en maintenant ses objectifs annuels. Le fleuron espagnol des télécoms a notamment cédé ces dernières années ses filiales dans plusieurs pays d’Amérique latine, confronté à une concurrence féroce. L’opérateur, qui ambitionne de devenir un acteur majeur de la tech européenne dans les prochaines années, prévoit des économies totales pouvant atteindre 2,8 milliards d’euros en 2028 et 3 milliards en 2030.




