
Une explosion s’est produite, vendredi 26 décembre, à l’intérieur d’une mosquée située dans un secteur de la minorité alaouite à Homs, dans le centre de la Syrie, faisant au moins huit morts, selon un bilan provisoire communiqué par les autorités.
« Une explosion terroriste a visé la mosquée Ali-Ben-Abi-Taleb pendant la prière du vendredi dans la rue Al-Khadri, dans le quartier de Wadi Al-Dahab, à Homs », a rapporté le ministère de l’intérieur dans un communiqué. L’attaque constitue « une tentative désespérée » de déstabiliser le pays et « de semer le chaos », a affirmé le ministère des affaires étrangères, en promettant de « combattre le terrorisme sous toutes ses formes ».
Selon l’agence officielle SANA, une enquête a été ouverte pour déterminer l’origine de l’explosion. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG établie au Royaume-Uni, disposant d’un vaste réseau de sources en Syrie, a dit qu’il n’était pas encore possible de déterminer si elle avait été provoquée « par un attentat-suicide ou un engin explosif ».
Plus de 1 700 victimes selon l’OSDH
Une source de la sécurité locale à Homs a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP), sous couvert d’anonymat, que l’explosion pourrait avoir été causée par « un engin explosif placé à l’intérieur de la mosquée ». Un habitant du quartier, qui a demandé de rester anonyme, a raconté à l’AFP que des personnes « avaient entendu une forte explosion » et que le « chaos et la panique » s’étaient emparés du quartier. « Personne n’ose quitter sa maison », a-t-il ajouté.
SANA a publié des images dans la mosquée, dont l’une montre un trou dans un mur. De la fumée noire recouvre une partie de l’édifice. Des tapis et des livres sont éparpillés au sol. La ville de Homs, à majorité sunnite, compte plusieurs quartiers habités par la minorité alaouite. C’est de cette minorité musulmane qu’est issu l’ancien président Bachar Al-Assad, renversé en décembre 2024 par une coalition de groupes rebelles islamistes sunnites dirigée par Ahmed Al-Charaa, aujourd’hui président par intérim.
Depuis, cette communauté a fait l’objet d’attaques. Selon une commission d’enquête nationale, au moins 1 426 de ses membres avaient été tués au cours d’affrontements en mars entre les forces de sécurité et des hommes fidèles à Bachar Al-Assad dans l’ouest du pays. L’OSDH a estimé le bilan à plus de 1 700 victimes, essentiellement des alaouites.
Des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des anciens membres des forces du régime de Bachar Al-Assad ont fait trois morts en périphérie de la ville de Jablé, dans l’ouest de la Syrie, a annoncé la télévision d’Etat syrienne, mercredi.




