Depuis l’annonce par Donald Trump d’une suspension de 90 jours des droits de douane américains, les viticulteurs français mettent les bouchées doubles.
Ils expédient le plus vite possible leur production vers les États-Unis.
Les commandes des clients s’accumulent notamment en ce qui concerne le rosé, très prisé des consommateurs outre-Atlantique.
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Le second mandat de Donald Trump
Les États-Unis sont le premier pays importateur de vins de Provence. Ils absorbent à eux tout seul 17% de la production. Alors, depuis l’annonce par Donald Trump de la suspension pendant 90 jours des droits de douane supplémentaires à l’encontre de dizaines de pays, dont la France, les commandes des clients américains s’accumulent. En témoigne, l’exemple du domaine viticole de Château Roubine à Lorgues (Var), où une course contre-la-montre a commencé. Depuis quelques jours, le rosé est embouteillé à une cadence encore jamais atteinte à cette période de l’année. Le rythme de production a augmenté de 50%.
« Habituellement, on est plus sur un rythme à peu près de 2000 bouteilles par heure. Et là, on est passé sur un rythme à peu près de 3000 bouteilles par heure. On a demandé un petit peu des renforts de nos équipes, notamment de vignes, qui sont venues prêter main forte à notre équipe de production pour pouvoir rentrer justement dans les délais toutes ces commandes des Etats-Unis », explique dans le reportage en tête de cet article, Chloé Lourme, responsable administration ventes et exports au Château Roubine .
« Il y a un caractère d’urgence »
« Le mot d’ordre qui a été donné par les importateurs, c’est vraiment de pouvoir envoyer le plus rapidement possible toutes les commandes et toutes les palettes pour bénéficier de cette fenêtre de tir, ne pas la louper. Et après, on verra ce qui va se passer », poursuit-elle.
50.000 bouteilles, essentiellement de rosé, ont déjà été expédiées outre-Atlantique. Et la boîte mail de la propriétaire du domaine Victoria Riboud, continue de se remplir de messages. « On voit vraiment qu’il y a un caractère d’urgence et on va devoir être réactifs », confirme cette dernière.
Mais les États-Unis resteront-ils le premier pays importateur des vins de Provence après l’augmentation des droits de douane ? Pour Brice Eymard, directeur général du conseil interprofessionnel des vins de Provence, il y a maintenant urgence à se diversifier et trouver d’autres débouchés. « Cette situation a au moins un mérite, c’est de montrer qu’il faut savoir ne pas avoir tous les oeufs dans le même panier. Et à long terme, je pense que l’Asie peut être importante », explique ce représentant de la filière.
Dans l’immédiat, toutes les commandes vers les Etats-Unis doivent être expédiées par bateau avant la hausse programmée des droits de douane.