lundi, avril 7

ÉTATS-UNIS – Face à la polémique, l’administration Trump met de l’eau dans son vin. Après avoir demandé aux entreprises étrangères de se conformer aux nouvelles règles américaines interdisant les politiques de promotion de la diversité, les États-Unis ont fait savoir ce mercredi 2 avril qu’il n’y aurait pas de « vérification » en la matière.

Cette annonce a été faite par les ambassades en France et en Allemagne. Ces dernières sont revenues en détail sur cette mesure qui a suscité l’indignation de plusieurs responsables politiques européens. Les autorités « examinent actuellement leurs contrats et subventions pour garantir leur conformité avec les récents décrets de la Maison Blanche » relatifs à la discrimination et l’inclusion, écrivent les représentants diplomatiques.

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« Aucune vérification n’est requise, au-delà de demander aux entrepreneurs et aux bénéficiaires de certifier eux-mêmes leur conformité », poursuivent-elles. « En d’autres termes, nous leur demandons simplement de remplir un document supplémentaire », résument les deux ambassades.

Véritable tollé

Fin mars, des entreprises de plusieurs pays européens, dont la France, la Belgique ou encore le Danemark, ont reçu des courriers les interrogeant sur l’existence de programmes internes de lutte contre les discriminations en leur sein.

La lettre était accompagnée d’un formulaire sur lequel l’employeur doit cocher une case certifiant qu’il « ne met pas en œuvre de programmes de promotion de la diversité, de l’équité, et de l’inclusion qui enfreignent les lois fédérales anti-discrimination applicables » aux États-Unis. L’entreprise est également appelée à assurer qu’elle est « en conformité avec toutes les lois fédérales anti-discrimination applicables, ce qui est important pour les décisions de paiement du gouvernement ».

Ce courrier a suscité un véritable tollé. La ministre française du Travail Astrid Panosyan-Bouvet a estimé dans un message sur X que « diversité et inclusion ne sont pas des slogans mais des valeurs partagées en France et un facteur de performance démontré ». « Elles ne sont pas à négocier ou à vendre à la découpe », a-t-elle renchéri.

« Valeur juridique incertaine »

Le ministre de l’Économie Éric Lombard a de son côté mis en garde sur la « valeur juridique incertaine » de ce document. Mardi, le ministre danois de l’Industrie a également appelé à une réponse européenne, et le ministre belge des Affaires étrangères a affirmé que son pays « ne reculera pas d’un millimètre » sur le principe de la diversité.

Le nombre d’entreprises concernées par cette demande américaine n’a pas été communiqué.

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