Deux candidats aux antipodes
Tim Walz, gouverneur du Minnesota, était peu connu en dehors de son Etat quand Kamala Harris l’a choisi en août pour former avec lui le « ticket » démocrate.
Quant à J.D. Vance, sénateur atypique de l’Ohio au discours populiste anti-immigration, il avait très peu d’expérience politique avant que Donald Trump lui propose en juillet de le seconder.
Vingt ans séparent les deux élus – Tim Walz a 60 ans, son rival 40 – en calque inversé des deux décennies qui séparent Kamala Harris et Donald Trump. Mais ils sont également aux antipodes sur les grands thèmes du scrutin du 5 novembre, de l’avortement à l’aide à l’Ukraine, des armes à feu aux priorités énergétiques, des mesures fiscales à la lutte contre l’inflation.
L’ouragan Hélène, qui a fait au moins 155 morts aux Etats-Unis, pourrait s’inviter dans leurs échanges. « Très mauvaise réponse à l’ouragan de Kamala et Joe ! », a commenté Donald Trump.
Tim Walz, un ancien enseignant aux origines rurales, natif du Nebraska, et J.D. Vance, qui a relaté dans un livre à succès son enfance difficile dans une Amérique meurtrie par la désindustrialisation, se sont déjà affrontés par déclarations interposées, dans une campagne à la rhétorique acide. Tim Walz a été le premier à qualifier d’« étrange » le tandem Trump-Vance, une expression qui a fait florès.
De son côté J.D. Vance, un élu antisystème au parcours singulier puisqu’il a aussi bien fait carrière dans l’armée que dans la Silicon Valley, n’a de cesse de dénoncer le bilan de son rival gouverneur, y voyant l’illustration d’une gauche progressiste déconnectée de la réalité.
M. Walz, qui a participé à plusieurs voyages scolaires en Chine alors qu’il était enseignant, devrait être sommé par son rival de justifier d’anciennes déclarations selon lesquelles il se trouvait en mai 1989 à Hongkong lors du mouvement pro-démocratique de Tiananmen, réprimé dans le sang. Des coupures de presse exhumées le placent alors dans le Nebraska.
J.D. Vance est moins populaire que Tim Walz dans les sondages. Le sénateur de l’Ohio est l’une des premières figures républicaines à avoir relayé la théorie mensongère selon laquelle des migrants haïtiens mangeraient des chats et des chiens. Il s’était aussi moqué des « femmes à chats sans enfant », un terme qui a choqué beaucoup.
Selon Jason Miller, un proche conseiller de Donald Trump, le débat va tourner autour de Kamala Harris et Joe Biden. « N’oubliez pas que Tim Walz doit également défendre le bilan de Joe Biden », a-t-il déclaré sur la chaîne Newsmax.
