- Des centaines de personnes ont marché sous une pluie froide vendredi à Trévoux, dans l’Ain.
- Le rassemblement a rendu hommage à Matthieu, 3 ans, et son frère Thomas, 5 ans.
- Les deux enfants ont été tués lundi dans l’explosion provoquée par le suicide au gaz de leur voisine de palier.
Une marche blanche en hommage à Matthieu et Thomas. Des centaines de personnes ont battu le pavé sous une pluie froide vendredi 19 décembre dans les ruelles étroites de la petite ville de Trévoux, dans l’Ain, en mémoire de deux frères de 3 et 5 ans tués lundi. Les enfants ont été victimes de l’explosion provoquée par le suicide au gaz de leur voisine de palier.
Derrière leurs parents Katia et Bruno, et leur grand frère de 18 ans, Maël, blessés par la déflagration, une foule a marché deux kilomètres dans un silence de plomb, ballons gonflables bleus et rouges en main. Ils ont ensuite déposé bougies, fleurs, messages et peluches devant la grille d’un petit stade de basket couvert de photos des deux enfants, à deux pas des lieux du drame et devant leur école maternelle des Corbettes.
Deux vies gâchées
Deux vies gâchées
Une participante de la marche blanche
« Depuis lundi soir, le ciel s’est paré de deux étoiles de plus qu’il fait étinceler. Deux petits anges s’en retournent et le monde autour se dérobe
« , a lu, au nom des parents d’élèves qui organisaient la marche, une jeune fille sur le parvis de la mairie de Trévoux. « Ces deux petits bouts, qui n’avaient rien demandé… ben voilà, deux vies gâchées
« , a expliqué à l’AFP une femme venue à la marche avec ses quatre enfants. « Ce n’est pas la fatalité, c’est de l’égoïsme, quelque part, l’égoïsme d’une personne »,
« , lâche-t-elle, la voix empreinte de colère, en évoquant le suicide de la voisine. « Je ne comprends pas, en fait : il y a d’autres façons de faire que de prendre la vie de deux petits bouts, comme ça
« , souffle-t-elle.
Lundi vers 17h30, l’explosion dans l’immeuble résidentiel de quatre étages a fait trembler ce bourg de quelque 7.000 âmes à une trentaine de km de Lyon. Les deux garçonnets étaient dans leur chambre, dont le mur était attenant à l’appartement de leur voisine. Il a été soufflé par la déflagration déclenchée dans une pièce saturée de gaz échappé d’une conduite ouverte par son occupante. L’immeuble a été en partie détruit.
Treize personnes avaient été hospitalisées en urgence relative et 53 autres prises en charge pour des blessures légères ou en cellule psychologique. Un suicide a conclu l’enquête après deux jours d’investigations et des messages téléphoniques laissés par la victime, âgée de 46 ans, à des parents. Maël, sous les décombres aussi, a pu guider les pompiers vers ses frères grâce à des messages envoyés avec son smartphone sur le groupe de son club de foot, mais les secouristes n’ont pas pu réanimer les deux garçons.




