jeudi, novembre 14

Une étude publiée ce jeudi révèle ce qui se cache derrière les échanges de mails des Français dans le cadre professionnel.
Il en ressort notamment que ces derniers, trop nombreux et trop denses, restent régulièrement synonymes de stress ou de raisons de s’irriter.
Ils se révèlent aussi propices aux comportements sexistes, notamment quand le destinataire est une jeune femme.

Et si les mails pros disaient (beaucoup) plus qu’il n’y parait ? Quantité, contenu, outil de rédaction… les courriels échangés dans le cadre professionnel par 1000 salariés et 1000 dirigeants d’entreprises français ont été passés à la loupe dans le cadre d’une enquête réalisée par l’institut Flashs pour l’hébergeur Hotinger.fr, et publiée ce jeudi . Objectif : proposer une radiographie pointue de l’usage des messageries au travail. 

Il en ressort notamment que celui-ci diffère selon les générations, le genre ou encore la position hiérarchique des personnes interrogées, avec toutefois quelques tendances générales qui se dégagent. 

Stressants ou irritants

Dans le détail, l’enquête révèle que 18% des salariés et 34% des dirigeants d’entreprise du secteur tertiaire reçoivent plus de 50 mails professionnels par jour. Parmi eux, 52% des chefs d’entreprise consacrent plus d’une heure chaque jour au traitement de leurs courriels, contre 37% des salariés.

Si depuis 2017, le droit à la déconnexion permet aux salariés de ne pas être connectés à leurs outils numériques professionnels en dehors de leurs heures de travail, une majorité de salariés et de dirigeants prennent connaissance de leurs courriels alors qu’ils sont censés être en repos. 67% les consultent ainsi le soir, le week-end ou en vacances, dont plus du tiers (37%) le fait systématiquement ou régulièrement.

Ces mails qui s’accumulent chaque jour peuvent se révéler anxiogènes à des degrés variables pour certains, notamment à leur retour de vacances. 62% des salariés disent ainsi ressentir du stress en ouvrant leur messagerie professionnelle au retour de leurs congés, contre 75% des dirigeants. Les salariés de 18-24 ans se révèlent les plus stressés au moment d’ouvrir leur boîte professionnelle à cette période (76%), au même titre que les dirigeants (75%), tandis que le phénomène ne touche qu’un peu plus de la moitié des salariés de plus de 50 ans (52%). 

De façon générale, les dirigeants sont moins nombreux à déclarer, gérer leurs courriels sans problème (34%) que les salariés (47%). Invités à préciser ce qui les agace le plus dans la gestion de leurs mails professionnels, les employés sont 17% à citer le volume important reçu, suivi de l’obligation de répondre rapidement (16%), puis par les spams et le phishing (14%) et enfin, les notifications (13%).

Souvent sexistes

Toujours sur l’enquête, les mails professionnels sont souvent propices aux comportements inappropriés, voire sexistes. Les femmes sont particulièrement concernées, trois sur dix parmi celles interrogées faisant état de tels comportements. Plus en détails, 20% des salariées et 40% des dirigeantes déclarent avoir déjà reçu des mails en lien avec des contenus de séduction ou d’intimité qu’elles considèrent comme inappropriés. Les plus jeunes apparaissent comme les plus exposées à ce phénomène puisque 45% des 18-24 ans et 41% des 25-34 ans rapportent avoir été destinatrices de tels messages, soit presque deux fois plus que les 35-49 ans (23%) et que les 50-64 ans (24%). 

Les femmes concernées mentionnent en premier lieu les demandes d’informations personnelles ou intimes (39%) et les propositions de rendez-vous en dehors du cadre professionnel (jusqu’à 50% chez les 18-24 ans). Les compliments ou flatteries appuyés sont cités pour leur part dans 29% des cas, tandis que 19% des messages renferment du contenu sexuellement explicite. Enfin, 13% des salariées rapportent avoir reçu des commentaires ciblant leur physique ou leur caractère.

Rédigés avec l’IA

Enfin, l’enquête de l’institut Flashs souligne que l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) pour rédiger des mails professionnels concerne désormais, de manière ponctuelle ou régulière, près de quatre salariés sur dix (39%). Sans surprise, les jeunes de 18-24 ans sont davantage séduits par l’intégration de ces outils dans leur communication puisque 66% d’entre eux y font appel, dont 28% de façon régulière ou systématique. À titre de comparaison, seuls 22% des 50-64 ans utilisent l’IA dans ce cadre.


Audrey LE GUELLEC

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