lundi, mai 20
Le musicien Steve Albini de Shellac se produit sur scène pendant le FYF Fest 2016 à Los Angeles (Californie), le 27 août 2016.

Steve Albini, musicien et producteur de rock, est mort à 61 ans d’une crise cardiaque, dans la nuit du mardi 7 au mercredi 8 mai, dans son studio d’enregistrement, d’après son équipe d’Electrical Audio, citée par le site spécialisé Pitchfork.

Fondateur du groupe Big Black, chanteur et guitariste du groupe Shellac fondé en 1992, mais aussi producteur, il a contribué à la création d’œuvres notables, comme l’album In Utero de Nirvana (1993), Surfer Rosa des Pixies (1988), Rid of Me de PJ Harvey (1993), ou encore Yangui U. X. O., de Godspeed You (2002). Il a également collaboré, entre autres, avec The Breeders, The Jesus Lizard ou Mogwai. Son groupe Shellac devait sortir son premier album depuis une décennie la semaine prochaine, To All Trains, pour lequel il préparait une tournée.

« RIP Steve Albini » (Repose en paix), a sobrement écrit le compte officiel des Pixies, publiant une photo de lui posant en studio devant une console de mixage.

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Happé par la scène punk de Chicago

Steve Albini rejetait le terme de « producteur » et refusait de toucher des droits pour les albums sur lesquels il travaillait. Il demandait à être crédité de la mention « Recorded by Steve Albini » (« Enregistré par Steve Albini »), une référence devenue légendaire sur ses collaborations.

Steve Albini est né en 1962 à Pasadena, près de Los Angeles (Californie), a grandi dans le Montana et est tombé amoureux de la scène punk de Chicago alors qu’il étudiait le journalisme à la Northwestern University dans l’Illinois. Adolescent, il jouait dans des groupes punk et écrivait à l’université pour un fanzine de musique baptisé Forced Exposure.

Pendant ses études universitaires au début des années 1980, il a fondé le groupe post-punk Big Black, connu pour ses riffs mordants et ses paroles violentes, ainsi que sa boîte à rythmes en lieu et place d’un véritable batteur. Il s’agissait, déjà là, d’une innovation controversée à l’époque, de la part d’un homme dont la carrière sera marquée par des choix risqués. La chanson Kerosene, d’une durée de six minutes et tirée de l’album Atomizer (1986), symbolise particulièrement bien l’identité enragée du groupe.

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Sans concession

Après avoir dirigé l’éphémère groupe Rapeman, dont le nom (Le violeur) et les titres de chansons prêtent à controverses, il forme au début des années 1990 Shellac, une formation de noise rock féroce, toujours ponctué de sons de guitare percutants et de voix agressives.

En 1997, ouvre son studio, Electrical Audio, à Chicago. « L’enregistrement est la partie qui m’importe le plus : je crée un document qui conserve une partie de notre culture, le travail des musiciens qui m’ont choisi, déclarait-il au Guardian l’année dernière. Je prends cela très au sérieux. Je veux que la musique nous survive à tous. »

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Connu pour ses productions avant-gardistes, son irrévérence sans concession et son sens de l’humour acerbe, Steve Albini avait dénoncé ce qu’il considérait comme des pratiques d’exploitation de l’industrie musicale, dans un essai de 1993 appelé The Problem with Music.

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Il était également un célèbre joueur de poker, et avait remporté deux bracelets convoités lors de tournois des World Series of Poker et des centaines de milliers de dollars de gains.

Le Monde avec AP

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