vendredi, mai 17

Le constructeur automobile Stellantis a annoncé mardi un coup de frein sur son activité au premier trimestre, mais compte sur le lancement prochain de nombreux nouveaux modèles pour rebondir.

Le chiffre d’affaires du quatrième fabricant mondial du secteur automobile a baissé de 12% sur un an au premier trimestre.

C’est le deuxième trimestre consécutif de baisse pour le groupe aux quinze marques, après des années de résultats record depuis sa fondation en 2021, avec la fusion de PSA et Fiat-Chrysler.

Le groupe a réalisé au premier trimestre un chiffre d’affaires de 41,7 milliards d’euros, pour 1,3 million de véhicules livrés dans le monde (-10%), a indiqué sa direction lors d’une conférence de presse en ligne.

Ses ventes ont été plus faibles qu’attendu et le groupe doit gérer un niveau de stocks important, a commenté l’analyste Tom Narayan de RBC Capital Markets.

L’action Stellantis était en baisse de près de 2% vers 11H00 à la Bourse de Paris et celle de Milan.

La direction du groupe a confirmé tout de même ses prévisions pour l’année 2024. Elle vise, « malgré les incertitudes économiques », une marge opérationnelle à deux chiffres, comme en 2023 (12,8%).

« Si Stellantis réussit à réduire ses stocks et maintient des tarifs solides, les investisseurs ne devraient pas être embêtés par une baisse des volumes de vente », a souligné M. Narayan dans une note.

– « Période de transition » –

Le géant automobile a été freiné au premier trimestre par les ventes plus faibles de ses modèles vieillissants et des opérations de déstockage.

Le premier trimestre 2024 a souffert aussi d’une base de comparaison haute avec le premier trimestre 2023, qui avait marqué la reprise des livraisons après des mois de problèmes logistiques.

« C’est une période de transition, comme annoncé », a expliqué la directrice financière du groupe, Natalie Knight, lors de la conférence de presse. « Notre performance va accélérer tout au long de l’année », a-t-elle ajouté.

Le groupe a fortement réduit le nombre de véhicules en stock pour se préparer à l’arrivée des nouveautés, a signalé Mme Knight.

Le chiffre d’affaires a baissé de 15% en Amérique du Nord, son marché principal, avec des ventes ralenties sur des modèles qui attendent une nouvelle version, comme le pickup Ram 1500 ou la berline Dodge Charger.

En Europe, le chiffre d’affaires a baissé de 13%, avec des ventes plus faibles aussi, notamment pour les véhicules à faibles émissions.

Le SUV star Peugeot 3008 a, par exemple, connu une baisse de ses ventes dans l’attente de sa version électrique, prévue pour le deuxième trimestre.

Les ventes des Fiat 500 et Opel Mokka ont aussi diminué, tandis que s’écoulaient bien le petit SUV Jeep Avenger, l’utilitaire Fiat Ducato et la petite Panda, ainsi que la Citroën C3.

La division de luxe du groupe, Maserati, a appuyé fort sur les freins: son chiffre d’affaires a été divisé par deux sur un an, notamment à cause de faibles ventes de ses SUV Grecale et Levante aux Etats-Unis, a précisé Stellantis.

– Lancements électriques –

Le groupe compte rebondir au cours des prochains trimestres avec une vague de lancement de 21 nouveaux modèles ou rafraîchissements de modèles, dont de nombreuses versions électriques.

Les versions électriques de la Peugeot 3008 et du pickup Ram devraient jouer les premiers rôles, tout comme la Citroën ë-C3 qui doit constituer l’entrée de gamme électrique de Stellantis.

Les ventes des modèles électriques du groupe ont ralenti leur progression avec +8% dans le monde sur un an.

Le marché électrique est globalement moins dynamique qu’en 2023, et « de nombreux grands groupes ont des problèmes, tandis que nous maintenons notre position », a souligné Mme Knight.

Le groupe compte aussi sur ses plateformes « multi-énergies », à essence, hybrides ou électriques, pour s’adapter au rythme hésitant de la transition.

tsz/abb/er

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