vendredi, septembre 20

La reine du talk-show a reçu jeudi la vice-présidente américaine lors d’une émission diffusée sur les réseaux sociaux.
Un show sur mesure au cours duquel la candidate démocrate a reçu le soutien de nombreuses célébrités.
L’occasion de développer ses thèmes de campagne, alors qu’elle prend de l’avance dans les sondages.

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Élection présidentielle américaine

Kamala Harris chez Oprah Winfrey… ou l’inverse ? La vice-présidente des États-Unis était l’invitée de la célèbre présentatrice, jeudi 19 septembre au soir, dans « Unite for American Rally », une émission politique spéciale diffusée sur les comptes YouTube, Instagram, Facebook, TikTok et Twitch des deux personnalités.

À 47 jours de l’élection présidentielle, ce meeting pas tout à fait comme les autres se déroulait dans le Michigan, un état-clé dans la course à la Maison-Blanche. En plateau, un public acquis à la cause de la candidate démocrate. Et un mur virtuel sur lequel étaient mêlés des anonymes et des célébrités comme Chris Rock, Jennifer Lopez, Ben Stiller ou encore Bryan Cranston de Breaking Bad.

Nous sommes dans un moment où des forces puissantes tentent de nous diviser.

Kamala Harris

Entrée en scène au son de « Freedom », le tube de Beyoncé devenu l’hymne officiel de sa campagne, Kamala Harris a longuement enlacé Oprah Winfrey. « Est-ce que vous sentez la joie en train de monter ici ? », lui a d’emblée demandé la reine du talk-show. « Je le peux car ce que j’aime dans notre campagne, c’est qu’elle porte sur les gens. Je regarde les écrans et je regarde dans cette salle et je vois l’Amérique« .

 « Nous sommes dans un moment où des forces puissantes tentent de nous diviser« , a-t-elle poursuivi. « À nous pointer du doigt les uns et les autres. Et notre mouvement vise à montrer que nous avons bien plus de choses en commun que de divisions. » Un tacle à peine voilé à la campagne de son rival républicain.

Kamala Harris et Oprah Winfrey jeudi 19 septembre sur le plateau de « United for America ». – AFP

Pouvoir d’achat, immigration, avortement… Pendant plus d’une heure, Kamala Harris s’est exprimée sur les grands thèmes de la campagne, dix jours après son débat avec Donald Trump. Dans un grand moment d’émotion, elle a serré dans ses bras Natalie Griffith, une lycéenne de 15 ans blessée par balles lorsqu’un élève de son établissement a ouvert le feu, faisant quatre morts, le 4 septembre dernier à Atlanta.

Oprah Winfrey lui a fait remarquer avoir été étonnée d’apprendre lors du débat avec Donald Trump qu’elle possédait une arme à feu. « Si quelqu’un force l’entrée de mon domicile, il se fera tirer dessus« , a alors lancé la vice-présidente. « Je n’aurais probablement pas dû dire cela« , a-t-elle repris en riant. Pas forcément un dérapage dans un pays où une majorité de citoyens restent attachés au droit de posséder une arme, malgré les fusillades meurtrières à répétition.

Meryl Streep inquiète d’un nouveau 6 janvier

« Nous devons simplement faire preuve de bon sens« , a ensuite précisé la candidate démocrate, qui préconise un renforcement accru du contrôle des armes plutôt qu’une interdiction pure et simple. « Depuis trop longtemps certaines personnes ont fait pression sur un choix vraiment faux en suggérant que vous êtes soit en faveur du deuxième amendement, soit que vous voulez confisquer les armes à tout le monde« .

Autre temps fort, l’intervention de Meryl Streep, qui après avoir lancé un « Hello president » savoureux, s’est inquiétée du risque que Donald Trump refuse à nouveau de reconnaître son éventuelle défaite dans les urnes, comme il y a quatre ans. « Je me demande si nous sommes prêts pour le 7 janvier« , a dit l’actrice oscarisée en référence à l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021 par des partisans du président sortant battu dans les urnes par Joe Biden.

« Nous serons prêts« , lui a répondu Kamala Harris. « J’ai réalisé durant cette campagne que beaucoup d’Américains qui ont voté Trump auparavant ont décidé qu’une ligne rouge avait été franchie le 6 janvier quand le président des États-Unis, assis dans le bureau ovale, a incité une foule violente à attaquer le Capitole. (…) Nous avons vu jusqu’où il pouvait aller, et je crois qu’une vaste majorité ne le tolère pas. »

Jeudi soir, Kamala Harris cherchait à capter les indécis, à l’heure où les sondages la donnent gagnante. D’après une enquête de la Quinnipiac University parue le 18 septembre, elle a désormais une avance de 2,8 points avec 48,3%, contre 45,5% pour Donald Trump sur le plan national. Et elle le devance de 5 points dans des États clés comme la Pennsylvanie et le Michigan.


Jérôme VERMELIN

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