dimanche, juin 30

Annoncé en septembre 2023 par l’éphémère ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, le stage des élèves de 2de a débuté, lundi 17 juin, mais pas pour tout le monde. Selon le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse, entre 85 % et 95 % des 550 000 lycéens concernés ont trouvé un stage. Des chiffres en réalité très variables selon les établissements, les régions, mais aussi selon le réseau familial des élèves.

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C’est dans l’enseigne d’électroménager où travaille son père que Théo (les personnes citées par leur prénom ont requis l’anonymat) effectue son stage. « Tout se passe très bien, c’est hyperenrichissant », affirme l’adolescent scolarisé au lycée Marie-Reynoard à Villard-Bonnot (Isère), qui explique avoir pu, durant sa première semaine, découvrir différents métiers : la vente, la gestion des stocks, les relations avec les clients… « Au début j’appréhendais un peu car j’aurais préféré rester en vacances mais comme le stage me plaît, je le vis bien », rigole l’adolescent.

Abi, en 2de générale au lycée de l’Essouriau aux Ulis (Essonne), elle, a été acceptée dans une grande chaîne de fast-food. « Je la connaissais bien car mon grand frère y avait déjà fait un stage », rapporte l’adolescente. Une expérience qui lui plaît à défaut d’être un premier choix. Dans sa classe, ils sont environ 60 % à avoir trouvé un stage mais peu sont ceux à l’avoir trouvé dans un domaine qui les intéresse. « Or ces expériences n’ont du sens que si elles s’inscrivent dans un projet personnel ou professionnel, sinon elles ne font que reproduire les inégalités sociales », décrit Sébastien Volpoet, secrétaire académique du syndicat des personnels de direction de l’éducation nationale (SNPDEN-UNSA) de Créteil.

« Découvrir la valeur du travail »

Gaspard, 16 ans, scolarisé à Angers, n’était pas contre l’idée d’un stage, lui qui voulait découvrir le monde de l’enseignement. Le lycéen a donc postulé dans des facultés mais aussi auprès de lycées et de collèges, sans succès. L’adolescent, qui habite dans une région viticole, s’était finalement dit qu’il pourrait travailler auprès d’amis de ses parents vignerons. Mais impossible de transformer le stage en contrat de travail, le ministère souhaitant qu’il s’agisse d’un stage d’observation.

Alors, le jeune homme effectue finalement un stage, non rémunéré, dans un vignoble. Une aberration pour sa mère, qui aurait aimé que son fils puisse « découvrir la valeur du travail en se faisant aussi un peu d’argent de poche ». « Le gouvernement ne voulait pas qu’on ne fasse rien pendant les quinze jours de juin, mais j’aurais aimé avoir la possibilité de choisir entre faire un stage ou travailler », reprend Gapard.

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