Tournoi des six nations 2023 : la dégringolade du Pays de Galles

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Il ne pensait pas retrouver son « ex » dans de telles conditions. Warren Gatland avait quitté le banc du Pays de Galles sur une petite finale de Coupe du monde perdue face aux All Blacks, à l’automne 2019, après douze ans de règne couronnés de succès. Rappelé à l’automne par la fédération galloise de rugby (WRU) comme pompier de service, après une année noire pour l’équipe au Dragon rouge, le sélectionneur néo-zélandais s’est retrouvé, malgré lui, embourbé dans une situation qui le dépasse. « Je n’étais au courant d’aucun de ces problèmes, j’ai appris tout ça la semaine dernière, a reconnu, à la fin de février, l’entraîneur qui a mené les Gallois au grand chelem à trois reprises depuis 2008. J’aurais aimé savoir certaines des choses qui se passaient ici. »

Qualifiée par Warren Gatland de « tourbillon, de défi qu’il faut encaisser », la situation menaçait l’ensemble du rugby de la principauté britannique. A la fin de février, à quelques jours de la troisième rencontre d’un Tournoi des six nations commencé par deux défaites, ses joueurs livraient bataille, non pas sur le terrain mais dans les salons d’un hôtel en périphérie de Cardiff.

Menaçant de faire grève, jusqu’à ne pas disputer la rencontre face à l’Angleterre, les internationaux du XV du Poireau s’opposaient aux dirigeants de la WRU, qui voulaient leur imposer des baisses de salaire, en raison de la crise économique traversée par le rugby gallois. Si un accord a été trouvé in extremis – et la rencontre face à l’Angleterre disputée et perdue par les Gallois –, le capitaine, Ken Owens, insistait alors : « Le rugby gallois ne peut pas continuer de cette manière, aller de crise en crise. Parce que ça affecte tout le monde. »

A l’heure d’affronter l’Italie, samedi 11 février, à Rome, à 15 h 15 (heure française), le Pays de Galles espère stopper sa dégringolade, sur les terrains et en dehors. Longtemps anomalie de l’ovalie, petit pays aux grands résultats, la principauté subit de plein fouet les effets d’une crise économique qui menace d’engloutir ses quatre équipes professionnelles – Cardiff, Dragons, Ospreys et Scarlets – et l’équipe nationale avec. Exsangue financièrement, la WRU s’est trouvée réduite à proposer des contrats très largement revus à la baisse aux joueurs en fin de contrat cette année – après avoir longtemps joué la montre, faute de pouvoir proposer de nouveaux contrats.

Une situation délétère

Réclamant la levée de la règle d’éligibilité des joueurs exilés – à ce jour, seuls les joueurs ayant accumulé soixante sélections peuvent porter le maillot gallois s’ils évoluent à l’étranger –, afin de pouvoir s’envoler vers des cieux plus rémunérateurs, comme le Top 14 français, les joueurs du XV du Poireau ne se sont pas mis dans des conditions idéales pour aborder la compétition. « Ils sont inquiets pour leur avenir, et c’est difficile d’être performant avec tout ce qui se passe, a exposé cette semaine le vétéran Taulupe Faletau. Quand les choses ne vont pas en dehors du terrain, c’est difficile de donner votre maximum. » Malgré des discussions avancées, plusieurs internationaux demeurent dans le flou sur leur situation future.

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