Sur l’Everest, un alpiniste américain meurt pendant l’ascension

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Un Américain est mort au Népal lors de l’ascension de l’Everest, a annoncé lundi 1er mai l’organisateur de l’expédition dont il faisait partie. Il s’agit du quatrième décès d’un grimpeur sur la plus haute montagne du monde depuis le début de l’année. L’alpiniste, âgé de 69 ans, est mort lundi alors qu’il s’acclimatait au camp 2, à environ 6 400 mètres d’altitude.

Le chef de l’expédition, Eric Simonson, a exprimé sa « grande tristesse » sur le site d’International Mountain Guides (IMG), l’organisateur de l’expédition. « Des efforts sont [toujours] en cours pour redescendre son corps », a déclaré Pasang Tshering Sherpa, membre de Beyul Adventure, coorganisateur népalais de l’expédition.

« Cet événement n’est pas le résultat d’un accident en cours d’ascension, ni de mauvaises conditions qui auraient mis en péril la sécurité des membres de l’expédition », complète le guide américain. Le 30 avril, l’expédition avait annoncé sur son blog attendre une amélioration des conditions météorologiques avant d’atteindre le camp 3. « Il n’y a pas de raison de se presser », avait expliqué Eric Simonson sur le blog de l’expédition, soulignant que les membres de l’équipe étaient alors au « meilleur endroit possible pour s’acclimater ».

Les alpinistes qui tentent l’aventure s’acclimatent en multipliant progressivement les allers-retours du camp de base vers les camps en haute altitude, avant d’atteindre le sommet, afin de s’habituer aux effets dus au manque d’oxygène.

Trois grimpeurs népalais disparus en avril

Le camp de base, sur l’Everest, dans l’Himalaya, le 24 avril 2023.

L’ascension de l’Everest, soumise à un permis délivré par les autorités népalaises, s’effectue généralement au printemps, entre la mi-avril et la fin du mois de mai. Le Népal a déjà délivré le nombre record de 466 permis pour cette saison. Comme la plupart des alpinistes doivent être accompagnés d’un guide, plus de 900 personnes tenteront d’atteindre le sommet.

Trois grimpeurs népalais avaient disparu le mois dernier. Le trio traversait la dangereuse cascade de glace du Khumbu pour acheminer du ravitaillement au camp 1, première étape sur la voie qui conduit au sommet de l’Everest, quand il a été frappé par une masse de neige et entraîné au fond d’une crevasse.

Depuis la première conquête de l’Everest par le Népalais Tenzing Norgay et le Néo-Zélandais Edmund Hillary en 1953, environ 6 000 grimpeurs ont atteint le sommet, la plupart durant les vingt dernières années. Plus de 300 personnes y sont mortes depuis la première tentative par une expédition britannique menée par George Mallory, en 1922.

Le grand nombre de grimpeurs augmente le risque d’accidents

File de grimpeurs sur le chemin du sommet de l’Everest, en mai 2019.

Le grand nombre de grimpeurs augmente le risque d’accidents mortels, soulignent les experts. Au moins quatre des onze décès survenus en 2019 ont été attribués aux conséquences néfastes de la foule.

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Bien qu’aucune étude approfondie n’ait été menée sur les effets du changement climatique pour l’alpinisme dans l’Himalaya, des grimpeurs expérimentés ont signalé l’élargissement des crevasses, la présence de ruisseaux sur des pentes auparavant enneigées et la formation croissante de lacs glaciaires. Une étude réalisée en 2019 a révélé que la fonte des glaciers de l’Himalaya était deux fois plus rapide qu’au siècle dernier. « A long terme, les températures plus élevées rendent les montagnes instables, ce qui augmente le risque (…) de chutes de pierres, chutes de glace et avalanches », signale Lukas Furtenbach, de l’opérateur Furtenbach Adventures.

Le Monde avec AFP

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