Qualifications pour l’Euro 2024 : les sueurs froides de la Squadra Azzurra, baromètre de la société italienne

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Depuis l’absence de l’équipe de France à l’Euro 1988, aucune équipe championne d’europe en titre de football n’a loupé l’édition qui suivait son sacre. L’Italie, vainqueure de l’Euro 2021 devant l’Angleterre (1-1, 3-2 aux t.a.b.), flirte avec cette désillusion.

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Dans le groupe C, où l’Angleterre (1re) est d’ores et déjà qualifiée, l’Italie (3e) est sous pression avant d’affronter la Macédoine du Nord (4e), vendredi 17 novembre, et l’Ukraine (2e), trois jours plus tard. La défaite contre l’Ukraine lui est tout simplement interdite. Les Transalpins pourraient toutefois se donner un peu d’air en battant la Macédoine du Nord. Dans ce cas de figure, un match nul face aux « jaune et bleu » sera synonyme de qualification pour le championnat d’Europe. Si elle ne termine pas deuxième de sa poule, l’Italie devra disputer de périlleux barrages en mars 2024.

Après deux absences, coup sur coup, aux Coupes du monde 2018 et 2022, louper une nouvelle compétition internationale majeure serait vécue comme un drame par les supporteurs transalpins. Pour Fabien Archambault, historien du sport et spécialiste du football italien, l’équipe nationale est le miroir des problèmes de l’Italie : « La Squadra Azzurra est un baromètre pour voir si le pays va bien, affirme-t-il. L’Italie vit en crise permanente, le football est la métaphore qui permet d’expliquer où en est la société italienne, pour le meilleur et pour le pire… »

Des scandales commentés par la classe politique

Scandale de corruption du « Totonero » en 1980, affaire « Calciopoli » des matchs truqués en 2006… le calcio italien a souvent été au cœur de scandales, que la classe politique n’a jamais tardé à commenter. La polémique des paris sportifs de certains joueurs de la Nazionale, qui a éclaté en octobre, n’a pas dérogé à la règle.

Jeudi 12 octobre, des policiers ont débarqué à Coverciano – le centre technique national de la Fédération italienne de football (FIGC) – pour interroger Sandro Tonali et Nicolo Zaniolo, deux joueurs de la sélection impliqués dans une affaire de paris sportifs illicites. Le premier est l’un des grands espoirs du pays, transféré à Newcastle l’été dernier pour 64 millions d’euros – un montant record pour un joueur italien. Pour ces paris qu’il a reconnu avoir effectués alors qu’il portait le maillot de l’AC Milan, le milieu de terrain a été suspendu dix mois de toutes ses activités par la FIGC. Il manquera donc l’Euro si sa sélection se qualifie.

Soutenu par son sélectionneur qui le considère comme un « champion », le joueur de 23 ans n’a pas connu le même appui de la part des élus italiens. Andrea Abodi, ministre des sports, a indiqué que les joueurs impliqués dans ces paris devaient « être exclus à vie » de la sélection nationale. « Cette affaire a vite été récupérée politiquement, observe Fabien Archambault. Giorgia Meloni [la présidente du Conseil] voit en Tonali un Italien pas assez attaché aux valeurs de la nation. »

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