La rupture se confirme entre la direction du Paris Saint-Germain et une partie importante de ses supporteurs. Après une réunion, mardi 9 mai, avec plusieurs dirigeants du club de football de la capitale, le Collectif Ultras Paris (CUP), qui rassemble six groupes (soit plus de deux mille personnes) et joue un rôle moteur dans l’animation du Parc des Princes depuis 2016, a annoncé, mercredi, la « cessation totale » de ses activités « jusqu’à nouvel ordre ».
Cette décision radicale intervient alors que le club est sur le point de décrocher son onzième titre de champion de France. Elle constitue un signe fortement symbolique de la crise que traverse le PSG, désormais privé de ses soutiens les plus fidèles, décisifs pour lui en matière d’image et de ferveur populaire.
Dans un communiqué, les cadres du CUP précisent que leurs membres ne seront plus présents, ni dans la tribune Auteuil du stade ni en déplacement, pour soutenir l’équipe. Cette mise en retrait s’étend à l’équipe féminine et à la section handball du club parisien. « Les derniers événements et l’état de nos relations communes avec la direction nous laissent penser que c’est la meilleure et l’unique solution susceptible de préserver un avenir commun, déclare le bureau du CUP, alors que le PSG a encore quatre matchs de Ligue 1 à disputer cette saison, dont deux à Paris, contre Ajaccio (le 13 mai) et Clermont (le 3 juin).
« La situation, que nous jugeons gravissime à plusieurs égards, ne doit pas être sous-évaluée et nous n’entendons pas transiger sur nos libertés, soulignent encore les responsables du CUP. Nous attendons des réponses claires du club sur plusieurs points afin d’éventuellement revoir nos positions. »
Avec Nasser Al-Khelaïfi, un dialogue impossible
Ces dernières années, les relations n’ont cessé de se dégrader entre le collectif et le PSG, et en particulier avec son président, le Qatari Nasser Al-Khelaïfi, alias « NAK ». Les échecs répétés de l’équipe parisienne en Ligue des champions et le recrutement de stars au rendement insuffisant ont fortement contribué à cette détérioration. Mais la rupture se nourrit aussi de raisons plus profondes, liées à la gouvernance du club et au respect de son histoire.
Les membres du CUP, comme de nombreux supporteurs historiques extérieurs aux groupes ultras, estiment en effet que le PSG – et en premier lieu « NAK », trop souvent absent à leurs yeux – accorde une place trop importante au marketing et au star-système, au détriment de l’identité du club. Les griefs, à les entendre, sont nombreux : l’avenir incertain du Parc des Princes (la direction, en conflit avec la ville, menace de le quitter), le système de billetterie qui pénalise les fans les plus modestes, le non-respect des couleurs historiques (le maillot rouge et bleu imaginé par le couturier Daniel Hechter, président du PSG au début des années 1970)… Plus généralement, bien des habitués du Parc des Princes estiment que la direction navigue à vue, sans accepter la moindre critique.
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