Paris 2024 : pour assurer la sécurité durant les Jeux, le gouvernement n’exclut pas de recruter dans des pays francophones

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Pour s’assurer qu’un nombre suffisant d’agents de sécurité privée sera bien mobilisé à l’été 2024 sur les différents sites des Jeux olympiques et paralympiques (JOP), les pouvoirs publics cherchent à actionner, depuis plusieurs mois maintenant, différents leviers. Alors que ce secteur fait face à une pénurie de main-d’œuvre dans l’Hexagone, l’une des options, pour tenir l’objectif de disposer de 22 000 agents chaque jour sur la durée de l’événement, pourrait être de recruter hors de France. « On ira aussi chercher des forces complémentaires, peut-être dans des pays francophones », a expliqué Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des sports et des JOP, lors d’une audition à l’Assemblée nationale le 1er mars.

Le 24 janvier, au cours du débat au Sénat sur le projet de loi olympique, Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur avait opté pour un discours volontairement optimiste sur ce même sujet : « Nous pensons qu’un grand pays comme la France est capable de répondre à cet enjeu de sécurité privée », avait-il assuré, tout en estimant que les pouvoirs publics et le Comité d’organisation de Jeux (Cojop), de qui relèvera la sécurisation des sites de compétition, avaient « bien avancé » : « on en a 11 000 à 12 000 [personnes] qui répondent aux critères ».

Le gouvernement a, en l’occurrence, mis en branle, différentes actions afin de dynamiser ou d’accompagner les recrutements nécessaires. D’abord en cherchant à convaincre « ceux qui ont le titre pour exercer cette profession, mais qui, aujourd’hui, ne l’exercent pas », de revenir dans ce secteur, a rappelé Mme Oudéa-Castéra devant les députés.

Pendant les confinements liés au Covid-19, beaucoup de ces agents se sont réorientés vers d’autres filières, comme la logistique. Si un tiers environ travaille encore dans le secteur de façon occasionnelle, faire revenir les autres vers la sécurité constitue une gageure, même si les entreprises de la sécurité ont fait des efforts afin de renforcer leur attractivité (davantage de contrats à durée indéterminée, rémunérations augmentées au 1er janvier de 7,5 %, après + 3,5 % en 2022).

« Le gouvernement est très mobilisé, avec un apport de 13 millions d’euros sur la mise à niveau des compétences, pour permettre à ces personnes, qui ont les titres pour exercer le métier d’agent de sécurité privée, de maintenir cette employabilité », a ajouté Mme Oudéa-Castéra.

Création d’un titre simplifié de sécurité événementielle

Mais comme l’appel à ce « vivier existant » ne suffira pas, c’est vers deux autres « viviers », pour reprendre les termes utilisés par Mme Oudéa-Castéra, que le gouvernement s’est tourné : les demandeurs d’emploi et les étudiants, à qui il est proposé d’obtenir un titre simplifié de sécurité événementielle créé pour l’occasion, et qui passe par une formation en 106 heures (au lieu des 175 heures habituelles).

Ce sont ainsi 3 000 postes qu’il s’agit par exemple de proposer aux étudiants. Selon Le Parisien, les jeunes d’Ile-de-France ont d’ailleurs reçu un message il y a quelques jours les informant de ce recrutement.

En 2016, une mesure similaire, adoptée à l’occasion de l’Euro de football organisé en France, avait été un échec.

Parmi les « forces complémentaires » à aller chercher, « on regarde aussi avec les partenaires économiques des Jeux », a par ailleurs expliqué Mme Oudéa-Castéra.

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« Un maximum de visibilité » sur les moyens mobilisables est promis par Paris 2024 « d’ici au premier semestre », c’est-à-dire au terme des différents appels d’offres qui ont été lancés auprès des sociétés de sécurité.

Les organisateurs n’ont toutefois pas caché que « tous les scénarios sont sur la table ». Traduction : si la sécurité privée ne peut fournir suffisamment d’effectifs, comme cela est pressenti depuis plusieurs mois, il faudra peut-être faire appel à l’armée.

Lire aussi : JO de Paris 2024 : sites de compétition, sécurité… Le comité d’organisation affirme être « dans les temps »

« Si à la fin des fins des fins des fins, il manque un certain nombre de personnes, nous regarderons ce que nous pourrons faire », s’était contenté de répondre M. Darmain, le 24 janvier, au sénateur centriste Laurent Lafon qui lui demandait « quand le scénario du recours à l’armée sera officiellement annoncé » pour supplanter une insuffisance d’agents de sécurité privée.

Lire aussi : Paris 2024 : les sénateurs vigilants sur la sécurité et le budget d’organisation des Jeux

Le Monde

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