Il avait annoncé vouloir se retirer de la présidence de l’Agence nationale du sport (ANS). Mais à la demande de la ministre des sports et des Jeux de Paris 2024, Amélie Oudéa-Castéra, Michel Cadot a finalement accepté de rempiler pour un nouveau mandat, lors du conseil d’administration de l’ANS, lundi 18 septembre.
Créée en avril 2019 et financée par l’Etat (plus de 460 millions d’euros de budget en 2023), l’Agence nationale du sport (ANS) est chargée du développement de la pratique sportive et de la stratégie du haut niveau. A dix mois des Jeux, son rôle, parfois décrié, est central : c’est l’agence notamment qui attribue les budgets haute performance aux fédérations sportives.
A 69 ans, Michel Cadot, qui est également délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques – il a obtenu, à ce titre, une dérogation à la limite d’âge pour pouvoir travailler jusqu’à la fin de l’année 2024 – et aux grands événements sportifs, sera donc chargé de veiller à la réussite sportive des Jeux de Paris 2024.
« Après avoir pris le temps de la réflexion, ma décision a été nette et claire. Il a vite été pour moi limpide que Michel Cadot était la meilleure personne pour ces échéances décisives que nous avons devant nous », a affirmé Amélie Oudéa-Castéra devant les administrateurs de l’ANS.
M. Cadot aura également à charge de garantir la stabilité d’un paysage sportif français traversé ces derniers mois par les scandales et les crises institutionnelles (football, rugby, Comité national olympique…). « Il [Michel] a su accompagner le renforcement des fondamentaux de l’agence, et je crois que par son expérience et son engagement, il saura mieux que quiconque consolider davantage encore l’ancrage de l’agence dans l’écosystème sportif », a ajouté la ministre des sports.
Connaissance fine du projet olympique
A dix mois des Jeux de Paris 2024, il aurait semblé étrange, en changeant de patron de l’ANS, d’ajouter de l’incertitude à l’instabilité du sport français. Car Michel Cadot est unanimement reconnu pour ses compétences et sa fine connaissance du projet de Paris 2024 et des arcanes politiques.
Ancien préfet de la région Ile-de-France et ancien préfet de police de Paris, il avait succédé à Jean Castex comme délégué interministériel aux Jeux lorsque ce dernier avait rejoint Matignon, en juillet 2020. Il avait également, en tant que délégué interministériel aux grands événements sportifs, analysé dans un rapport circonstancié les raisons du fiasco du Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions de football, en mai 2022.
« Par sa connaissance de l’Etat et de ses rouages, son implication transversale et de longue date dans la préparation et la réussite des Jeux, Michel Cadot est le mieux placé pour mettre en œuvre la feuille de route qui permettra d’[avoir] des athlètes au meilleur de leur performance, de préparer l’héritage des Jeux et la nation sportive de demain ; et d’approfondir l’impact du sport sur les enjeux sociétaux », a salué Mme Oudéa-Castéra.