L’affaire est surtout symbolique, mais elle en dit long sur le combat engagé par la Russie et son alliée la Biélorussie pour que leurs athlètes retrouvent le giron du sport mondial, un an après leur mise au ban décidée dans le sillage de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février 2022. Mercredi 15 mars, à New Delhi, en Inde, se sont ouverts (jusqu’au 26 mars) les championnats du monde féminins de boxe amateur, organisés sous l’égide de l’International Boxing Association (IBA), et des Russes et Biélorusses y sont autorisées à concourir. Qui plus est avec hymne et drapeau, en violation des résolutions prises par le Comité international olympique (CIO) l’an dernier.
Certes, le cas de l’IBA et de cette compétition est particulier. La fédération, présidée par le Russe Umar Kremlev, proche de Vladimir Poutine, et qui bénéficie du soutien financier du géant russe de l’énergie Gazprom, a été suspendue par le CIO en 2019 pour des problèmes financiers et de gouvernance. Les résultats de ces Mondiaux ne compteront donc pas dans la course aux Jeux olympiques de Paris 2024, les qualifications étant organisées par le CIO, comme pour les Jeux de Tokyo. Sachant que, par ailleurs, l’horizon olympique de la boxe est réduit : le CIO l’a exclue du programme de Los Angeles 2028 et a menacé de la retirer de l’édition parisienne.
Pour autant, l’événement incarne les tensions nées de la publication, le 25 janvier, d’une feuille de route du CIO balisant un éventuel retour de sportifs russes et des Biélorusses, sous condition de neutralité, dans les grandes compétitions internationales. Onze nations ont ainsi décidé de boycotter ce Mondial en Inde : Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, Irlande, Ukraine, Pologne, Pays-Bas, Suisse, Suède, République tchèque et Norvège. La France, elle, est présente : en tant que « pays organisateur des prochains Jeux olympiques, on a tout intérêt à rester neutre », a argué auprès de l’Agence France-Presse, Dominique Nato, le président de la Fédération française de boxe.
« La Russie enclenche sa riposte politico-sportive », décrypte Lukas Aubin, géopolitologue du sport et spécialiste du pays. « Si le rapport de force géopolitique semble peu à peu s’inverser en faveur de la Russie, bien malin celui qui saura dire de quoi les JO seront faits, a-t-il fait valoir dans la matinée de jeudi sur le réseau social Twitter. On imagine très mal Paris 2024 sans les athlètes ukrainiens pour cause de boycott. Le bras de fer ne fait que commencer. »
1/7 La Russie enclenche sa riposte politico-sportive.
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L’escrime a opté pour une réintégration
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