Du haut de ses 2,21 mètres, de ses 19 ans et de son envergure de 2,43 mètres, Victor Wembanyama n’a rien d’ordinaire. Le gigantesque Français ne fait ni dans la demi-mesure ni dans la fausse modestie. « Dix jours avant de connaître ma future équipe », a tweeté le joueur des Metropolitans de Boulogne-Levallois (Hauts-de-Seine), le 6 mai. Dix jours ont passé et la loterie de la « draft » NBA, qui se déroule, mardi 16 mai (à 2 heures du matin, heure de Paris) va donner raison à l’immense « prospect » tricolore.
Joueur le plus attendu par la grande ligue de basket nord-américaine depuis LeBron James, il y a pile vingt ans, le Français est assuré d’être choisi en première position de la prochaine « draft » – sorte de grande Bourse des joueurs universitaires et étrangers n’appartenant pas encore à la NBA. « Je n’ai aucun doute : je serai le choix numéro un de la prochaine draft », a assuré l’international français, à la mi-avril, dans un entretien au site First Team. Et tous les observateurs confirment.
Système prévu pour rééquilibrer la ligue fermée qu’est la NBA en permettant aux moins bonnes équipes de « piocher » en premier les meilleurs espoirs – afin d’assurer la compétitivité de la NBA, ainsi que son assise économique –, l’ordre de la draft est déterminé par une loterie, un mois avant la cérémonie. Mardi, l’une des 14 équipes ne s’étant pas qualifiées pour les playoffs décrochera le gros lot, et l’ordre des choix de draft sera tiré au sort entre ces bonnets d’âne de la saison.
Au-delà de l’intérêt sportif de récupérer la « licorne » française, les enjeux sont également financiers. Avant le début de la saison NBA en cours – dont les finales de conférence commencent dans la nuit de mardi à mercredi, heure de Paris –, le président d’une équipe, demeuré anonyme, assurait à ESPN que « drafter Victor Wembanyama pouvait augmenter la valeur [d’une] franchise de 500 millions de dollars » (460 millions d’euros). Une sacrée somme, quand on sait que, à la fin de 2022, Forbes valorisait les franchises de 7 milliards de dollars (les Golden State Warriors) à 1,6 milliard de dollars (les New Orleans Pelicans).
« Tanking »
Le Français va débarquer en NBA en ayant déjà conquis l’Amérique. A l’automne, sa domination lors des deux matchs d’exhibition disputés à Las Vegas par les Metropolitans face à une équipe composée d’autres talents susceptibles d’être draftés a convaincu les ultimes réfractaires. « Il y a davantage de battage autour de lui qu’autour de LeBron James à l’époque de sa draft, fait valoir un recruteur d’une franchise, cité par le site HoopsHype. Car, si LeBron avait vu quelques-uns de ses matchs au lycée être diffusés sur ESPN, le grand public ne l’avait pas vraiment vu. Wembanyama, on le voit au quotidien sur Twitter, et la NBA a déjà diffusé ses rencontres [de championnat de France] sur l’appli NBA. » Jamais aucun joueur n’avait eu droit à pareil traitement avant de fouler les parquets de la grande ligue.
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