Plus de 100 000 personnes sont attendues, dimanche 14 mai, sur le circuit Bugatti du Mans pour assister au Grand Prix de France, cinquième des vingt manches du championnat du monde de MotoGP, la catégorie reine de la vitesse. Année après année, le succès de la manifestation ne se dément pas. Avec ceux d’Allemagne, d’Argentine et du Portugal, le Grand Prix de France est l’une des rares courses à avoir attiré l’an dernier un public plus nombreux qu’en 2019, avant la pandémie de Covid-19.
Le Mans a même battu un record de fréquentation, en passant de 104 000 spectateurs en 2019 à 110 000 en 2022. « C’est le Grand Prix qui fait le plus d’entrées, et de loin », assure Claude Michy, l’organisateur de la manifestation depuis 1994. L’ex-président du club de football de Clermont (de 2005 à 2019) est le seul promoteur privé du championnat, puisque les autres courses du calendrier sont organisées par des fédérations nationales.
En France, le MotoGP est aussi un succès à la télévision. En moyenne, les Grands Prix ont été regardé l’an dernier par 804 000 abonnés à Canal+, avec un pic à 1,43 million pour le Grand Prix de France, également diffusé en clair sur C8. « Depuis que nous avons commencé à programmer le MotoGP en 2019, notre audience a doublé, se félicite Thomas Sénécal, directeur des sports de Canal+. Avoir des champions français aussi charismatiques que Fabio Quartararo et Johann Zarco, qui luttent pour le titre, est évidemment un atout considérable. »
Le succès du Grand Prix de France doit effectivement beaucoup à la popularité du premier Français à avoir décroché un titre de champion du monde dans la catégorie reine, en 2021. Ayant grandi en Espagne, parlant couramment anglais et italien, Quartararo est, à 24 ans, une star mondiale. « Il peut devenir un ambassadeur extraordinaire pour le MotoGP dans le monde », estime Carmelo Ezpeleta, le patron de Dorna Sports, la société de droit espagnol qui détient les droits commerciaux du MotoGP depuis 1992.
« Popularité exceptionnelle »
Les enjeux dépassent le simple cadre sportif. Depuis la retraite, en 2021, de l’Italien Valentino Rossi, le pilote le plus titré de l’histoire de ce sport (neuf fois champion du monde), on observe dans plusieurs pays une désaffection pour le MotoGP. « Sa popularité exceptionnelle drainait les foules bien au-delà des seuls fans de moto », explique M. Michy. Deux ans après son départ, la popularité de Rossi, qui dirige désormais l’écurie Ducati-VR46, continue de dépasser celle des pilotes en activité.
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