Mondiaux de judo : Shirine Boukli en argent, Blandine Pont échoue dans sa quête du bronze

Il n’y a pas eu de finale franco-française aux Mondiaux de judo dans la catégorie des – 48 kilos, à cause de la Japonaise Natsumi Tsunoda, qui s’adjuge l’or pour la troisième année d’affilée. Shirine Boukli, numéro 1 au classement mondial, doit se contenter de l’argent. Blandine Pont (3^e mondiale) échoue, elle, au pied du podium.

Le duel à distance entre les deux Tricolores, engagées dans la course à la qualification pour les Jeux olympiques de Paris 2024, a pourtant rythmé la première journée de compétition, dimanche 7 mai, à Doha, au Qatar. Chez les hommes, dans la catégorie des – 60 kilos, Luka Mkheidze, médaillé de bronze à Tokyo, et Cédric Revol se sont inclinés dès leur entrée en lice.

Natsumi Tsunoda, le cauchemar des Françaises

A la faveur du tirage au sort, Shirine Boukli et Blandine Pont ont évolué en miroir toute la matinée, chacune dans une partie de tableau. Un parcours qui laissait espérer un doublé tricolore. Mais Natsumi Tsunoda, tombeuse de Blandine Pont en demi-finales, puis de Shirine Boukli en finale, a redessiné le scénario.

La désormais triple championne du monde l’a emporté par ippon, sur une technique de sacrifice, après 2 min 36 s de combat. Elle avait déjà manqué de peu d’immobiliser Shirine Boukli dans les premières secondes de la finale. « C’est la tête à abattre de la catégorie. Je ne suis pas déçue, c’est comme ça. Il y a des choses qui avancent, c’est une finale et il y en aura d’autres. C’est une belle médaille d’argent », a tout de même relativisé la Française à sa sortie du tatami.

Pour cause : passée à côté de ses Jeux à Tokyo, puis des championnats du monde en 2022, Shirine Boukli tient sa première médaille mondiale. Après une entrée en lice timide, face à l’Espagnole Laura Martinez, son ancienne bête noire, la double championne d’Europe a peu à peu monté en rythme, s’imposant par ippon contre la Maltaise Katryna Esposito.

Sa demi-finale s’avérait être un premier test, face à la Japonaise Wakana Koga, 8^e mondiale et vice-championne du monde 2021. Opportuniste, Shirine Boukli est parvenue à renverser son adversaire sur une technique de sacrifice.

Au micro de La Chaîne L’Equipe à l’issue de la compétition, Séverine Vandenhende, son entraîneuse fédérale, ne retenait que le positif : « Shirine a démontré aujourd’hui qu’elle pouvait être présente sur une finale mondiale. Le travail désormais va être de réitérer cet exploit. Elle a toutes les armes pour réussir. »

Le sourire de l’une ne peut que contraster avec la déception de l’autre. « Je venais pour le meilleur, donc je ne peux pas m’en satisfaire », a expliqué Blandine Pont sur La Chaîne L’Equipe. Pourtant, pour ses premiers championnats du monde, elle n’est pas passée loin du podium. La Montpelliéraine s’est inclinée face à Wakana Koga, par étranglement, dans le combat pour la médaille de bronze.

Avant de buter sur les deux Japonaises, la Française avait facilement effacé la Russe Sabina Giliazova, puis était sortie vainqueure au golden score d’un long combat contre la Kazakhe Galya Tynbayeva. Elle s’était enfin imposée aux pénalités (hansoku make) face à la Brésilienne Amanda Lima en quarts.

Cinquième de ces Mondiaux, la jeune femme a réalisé une progression fulgurante cette saison, où elle a remporté trois Grands Slam – étapes de Coupe du monde – et décroché sa première sélection internationale. Mais son avenir olympique reste, pour le moment, compromis par la concurrence de Shirine Boukli.

Pour son retour, Luka Mkheidze passe à côté

Chez les hommes, en – 60 kilos, le médaillé olympique Luka Mkheidze peut nourrir des regrets. Après une longue absence pour blessure, le Français ne bénéficiait plus du statut de tête de série sur ces championnats du monde et s’est vu attribuer le redoutable Belge Jorre Verstraeten (7^e mondial) comme adversaire au premier tour. Mené d’un waza-ari, le judoka est revenu dans le combat, mais il a fini par s’incliner dans le golden score.

Cédric Revol, outsider de la catégorie, a été, quant à lui, battu, au tour préliminaire par le Coréen Jeon Seungbeom.

Lundi, c’est au tour de Walide Khyar, Daikii Bouba (– 66 kilos) et Amandine Buchard (– 52 kilos) de faire leur entrée en lice à Doha. La vice-championne olympique aura la ferme intention de changer de métal, elle qui compte déjà deux médailles de bronze mondiales individuelles.