Les 49 000 spectateurs du Groupama Stadium, à Décines-Charpieu (Rhône), ne sont pas près d’oublier ce match. Dimanche 7 mai, l’Olympique lyonnais (OL) a réalisé une remontada qui fera date dans l’histoire du club. Menés 4-1 par Montpellier lors de cette rencontre de la 34e journée du championnat de France, les hommes de Laurent Blanc ont trouvé les ressources pour réduire l’écart, égaliser, et finalement marquer le but victorieux au bout du temps additionnel. Score final : 5-4.
A la 98e minute, alors que le tableau affiche 4-4, Bastien Dechepy est appelé par son assistant vidéo pour aller consulter une action litigieuse au bord du terrain. Au ralenti, l’arbitre constate la faute du défenseur montpelliérain Christopher Jullien sur Alexandre Lacazette et il désigne alors le point de penalty. Tout le stade, déjà debout, exulte. Encore fallait-il que la sentence soit transformée par le capitaine lyonnais.
Quarante minutes plus tôt, pourtant, les joueurs rhodaniens étaient sifflés par leur public et les Ultras du Virage Nord déployaient des banderoles pour manifester leur mécontentement ; c’est devenu une habitude cette saison, où l’OL a enchaîné les contre-performances, confirmant son progressif déclassement. Le Montpellier Hérault Sport Club (MHSC) menait alors 4-1 grâce à un quadruplé de son jeune attaquant, Elye Wahi.
Mais en l’espace de deux minutes, Lacazette a réduit l’écart (2-4, 62e), puis la barre transversale du gardien montpelliérain Benjamin Lecomte a tremblé. Les joueurs lyonnais se sont alors mis à croire, et leurs supporteurs avec. Fautif sur le penalty à l’origine du troisième but héraultais, le Croate Dejan Lovren s’est rattrapé en marquant de la tête (3-4, 70e). Et le doute a définitivement changé de camp.
« Je m’en souviendrai toute ma vie »
Face à une équipe montpelliéraine désormais repliée devant sa surface, Lacazette a égalisé en reprenant victorieusement, pour la troisième fois de l’après-midi, une passe décisive de Bradley Barcola (4-4, 82e). Et, au moment fatidique, le « général » Lacazette n’a pas tremblé en s’élançant vers le point de penalty (5-4, 99e), sous les yeux de l’Américain John Textor, le propriétaire du club, venu des Etats-Unis pour assister à la rencontre.
Recouvert par tous ses coéquipiers comme on communie un but décisif en Coupe du monde, il a ensuite fait un tour d’honneur sur la pelouse du Groupama Stadium. « C’est un match qui résume totalement notre saison, a confié le gardien Anthony Lopes sur Canal+. On se met dans la merde tout seul. On perd 4-1… J’ai alors vu des gens partir du stade. Mais on a montré une force de caractère. Après, on a la chance d’avoir un joueur extraordinaire [Alexandre Lacazette] avec nous… »
Grâce à cette victoire inespérée, et à la faveur des défaites combinées de Lille et Rennes samedi, l’OL se replace dans la course aux places européennes. Le club septuple champion de France se retrouve à seulement trois points de Lille (56 points, contre 59), qui occupe la cinquième place du classement de Ligue 1. A quatre journées de la fin de la saison, le suspense reste entier.
Pour le club montpelliérain, l’ascenseur émotionnel vécu à Lyon ravive des vieux souvenirs. Le 22 août 1998, le MHSC menait 4-0 à la mi-temps au Stade-Vélodrome, à Marseille…, avant de perdre 5-4. Aujourd’hui entraîneur de l’OL, Laurent Blanc était présent ce jour-là dans les rangs marseillais. Il avait alors inscrit le dernier but de son équipe… sur penalty.