Lundi 20 novembre, Julien Stéphan marche d’un pas décidé sur le bord de la pelouse du Roazhon Park, à Rennes. Entraîneur du Stade rennais de décembre 2018 à février 2021, l’homme de 43 ans connaît le chemin de la salle de presse par cœur : dos à la tribune Mordelles, où siègent les supporteurs ultras, longer le terrain sur une centaine de mètres, puis descendre quelques marches sur la droite. Les médias l’y attendent pour entériner son retour à la tête de l’équipe bretonne de football.
Aux côtés de l’enthousiaste technicien, Olivier Cloarec, le président du club, et Jacques Delanoë, président du conseil d’administration, affichent, eux, une mine grave. Celle de ceux qui ont peu dormi ces derniers jours. Face à la presse, ils tentent de rassurer sur la pagaille qui se joue en coulisses, alors ils laissent volontiers Julien Stéphan prendre la parole pour exprimer sa « fraîcheur », sa « disponibilité », sa « motivation énorme ». « Je mesure la chance que j’ai de retrouver ce grand et beau club », insiste l’intéressé.
Ancien éducateur du centre de formation, il avait été propulsé entraîneur de l’équipe fanion, il y a cinq ans. A l’époque, le bail ne devait durer que quelques matchs, mais il s’était prolongé au gré des excellents résultats. Julien Stéphan avait notamment soulevé la Coupe de France en 2019, le premier titre du club depuis 1971, et réussi le meilleur parcours européen de l’équipe rennaise. Puis il avait démissionné, en mars 2021, usé, avant de se relancer – avec plus ou moins de succès – sur le banc de Strasbourg.
« Je ne reviens pas pour réparer quoi que ce soit dans mon passé avec le Stade rennais. Je ne pense qu’à l’avenir, insiste-t-il. Je suis là pour restaurer la confiance de cette équipe et faire fructifier l’héritage de Bruno Genesio. »
Douze points en douze journées de Ligue 1
Bruno Genesio, son prédécesseur, a brutalement quitté les Rouge et Noir pour « des raisons personnelles », selon le club. La nouvelle était tombée le vendredi 17 novembre. « Il a éprouvé une forme d’usure et a estimé ne plus être en mesure de tenir les objectifs, explique Olivier Cloarec. Ce départ n’est pas la décision du club. Le métier d’entraîneur est éprouvant. La durée de vie [d’un entraîneur] en Ligue 1 est de douze à quatorze mois. Bruno a été présent trente-deux mois. »
Les dernières semaines ont visiblement été trop éprouvantes pour le technicien de 57 ans, couronné du titre de meilleur entraîneur de Ligue 1 en 2022. Laborieuses sans doute, mais pas catastrophiques : engagé en Ligue Europa, le Stade rennais assume la première place de son groupe. En championnat, en revanche, il piétine. En douze journées, les Rouge et Noir n’ont récolté que douze points et occupent, pour l’heure, la treizième place du classement. Des performances qui ne cadrent pas avec les ambitions de podium annoncées en début de saison.
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