Il est de retour. Six ans après ses derniers titres mondiaux (toutes catégories) à Marrakech (Maroc), et Budapest (+ 100 kg), Teddy Riner visera un onzième titre mondial, samedi 13 mai, à Doha. Absent des derniers mondiaux de Tachkent, en 2022, à cause d’une sévère entorse à la cheville droite, le Français n’a disputé qu’une compétition depuis le dernier Tournoi de Paris, en février. Il ne sera donc pas tête de série et ne bénéficiera pas d’un tableau protégé.
Cette situation ne refroidit pas l’enthousiasme du Guadeloupéen : « Peu importe le nombre de combats, il faudra aller chercher les mecs et prendre cela comme un entraînement. Je vais monter en puissance et prendre du plaisir, car c’est ce qui m’anime après toutes ces années. »
Pour Teddy Riner, ces championnats du monde à Doha ne sont qu’une étape sur la route qui doit le mener à un troisième titre olympique individuel, à Paris, en 2024. « C’est un championnat et j’aime les titres. Mais, quoi qu’il arrive, seule la médaille d’or olympique comptera pour moi », tranchait en conférence de presse le Tricolore, qui compte suivre les traces du Japonais Tadahiro Nomura, seul judoka triple champion olympique en individuel.
Mais, pour le moment, le médaillé de bronze des + 100 kg des Jeux de Tokyo n’est pas encore totalement affûté : « Je suis à 70 % de ma forme. Mais, parfois, est-ce qu’on a besoin d’aller chercher les 30 % restants pour atteindre l’excellence ? J’ai été réduit ou blessé la majorité de ma carrière, et je sais que l’essentiel, c’est de répondre présent le jour J, de livrer bataille et d’aller jusqu’au bout. »
« J’ai de la chance dans la vieillesse »
A 34 ans, le champion olympique affirme avoir toujours la même faim de victoire. S’il a réduit ses apparitions en compétition pour prévenir les risques de blessure, Riner a multiplié les stages à l’étranger au Brésil, au Japon ou au Kazakhstan pour trouver de l’opposition. « A mon âge, prendre autant de plaisir sur le tapis, c’est rare. J’ai de la chance dans la vieillesse, confie-t-il. Je m’écoute et je lève le pied au besoin. »
Concernant ses ennuis physiques, justement, rien à signaler avant Doha, ou presque : « La cheville tient et, pour les jambes et le haut du corps, tout va bien », détaille le Français, serein. Seule ombre au tableau, une « petite blessure tardive d’un ligament de l’index droit », survenue au cours du dernier stage en Hongrie. « Ce qui ne m’empêchera en rien sur la compétition. »
Seize ans après son tout premier sacre planétaire, en 2007, à Rio, Teddy Riner pourrait entrer encore un peu plus dans l’histoire de son sport avec un onzième titre et, à un peu plus d’un an des Jeux olympiques de Paris 2024, signer son retour au plus haut niveau.