Un gigantesque parc d’attractions, articulé autour du Hard Rock Stadium, antre de la franchise de football américain des Miami Dolphins. Pour la deuxième édition du Grand Prix de Miami, dimanche 7 mai (15 h 30, heure locale, 21 h 30, heure de Paris), ses organisateurs ont métamorphosé les parkings du stade en un circuit de formule 1 (F1) temporaire et spectaculaire, avec notamment une tribune transformée en beach club et une « fausse » marina reconstituée abritant une dizaine de petits yachts.
« C’est Miami ! » Dans un éclat de rire, l’Italien Günther Steiner, patron de Haas, l’unique écurie américaine du circuit, résume la démesure ambiante. « En 2022, c’était comme un Super Bowl de trois jours. Cette année, les organisateurs ont l’intention d’être encore plus extravagants, assure Stefano Domenicali, président de Formula One – la firme qui organise la F1 – pour le compte du groupe américain Liberty Media. Les Miami Dolphins savent comment organiser des événements de classe mondiale avec de la musique, de l’“hospitalité” de qualité et une liste incroyable de célébrités. »
Avec l’adjonction de Las Vegas (Nevada) au calendrier cette saison, les Etats-Unis comptent désormais trois Grands Prix. La discipline revient pourtant de loin. « Il y a peu, beaucoup se demandaient si nous avions un avenir à long terme aux Etats-Unis, expose l’Italien Stefano Domenicali, interrogé par Le Monde. La F1 était arrogante et s’attendait à ce que les fans américains aiment la F1 et nous suivent sur un simple claquement de doigts. Nous devons mériter et gagner la confiance des fans. » En perte de vitesse, la discipline redoutait le crash. Elle a, au contraire, effectué un spectaculaire redressement.
La reconquête de l’Amérique par la F1 n’a rien d’un accident. En rachetant ce barnum vieillissant au Britannique Bernie Ecclestone, Liberty Media avait échafaudé son plan. « Ces résultats s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie claire visant à s’engager directement auprès du public américain et à adapter notre contenu », explique Stefano Domenicali.
L’entertainment au cœur de la stratégie
Installé depuis près de vingt ans en Floride, Sébastien Bourdais connaît comme sa poche le paysage du sport automobile américain. Après un court passage par les baquets de F1, le pilote français a excellé en Indycar, le championnat de monoplaces américain. Et assiste, aux premières loges, à la percée des bolides siglés F1 aux Etats-Unis. « La stratégie d’une boutique comme Liberty, qui connaît très bien le marché américain, y est pour beaucoup, constate le Manceau. La F1 végétait sur le marché américain, de nombreux promoteurs s’y sont cassé le nez. »
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