Vêtu du maillot de champion de Belgique du contre-la-montre, Remco Evenepoel s’est élancé de la rampe de Fossacesia Marina, samedi 6 mai, peu après 16 h 30. Impressionnant dès ses premiers coups de pédale, le prodige de l’équipe Soudal Quick-Step, l’un des favoris au sacre dans cette 106e édition du Tour d’Italie, a frappé un grand coup dès l’étape inaugurale.
A l’issue des quelque 19 kilomètres d’un chrono plat et rectiligne, sur une piste cyclable entre une voie ferrée abandonnée et les plages de l’Adriatique, le Flamand devance de 22 secondes son dauphin du jour, l’Italien Filippo Ganna (Ineos-Grenadiers), l’un des meilleurs spécialistes de l’exercice. Il endosse le premier maillot rose de ce Giro, le premier de sa carrière, à 23 ans.
Assis sur le « hot seat » au moment où Remco Evenepoel passait la ligne à Ortona, le visage du Portuguais Joao Almeida (UAE Emirates, 3e à 29 secondes) en disait long : le jeune champion du monde sur route a assommé la concurrence.
« Il y a encore vingt étapes »
A commencer par Primoz Roglic. Présenté comme son principal rival dans la quête de la victoire finale, au soir du 28 mai, à Rome, le coureur de la Jumbo-Visma accuse déjà un débours de 43 secondes sur son rival. Le Slovène n’a pourtant pas réalisé une mauvaise prestation, terminant 6e. « Il faut rester optimiste, hein, a réagi le trentenaire au micro d’Eurosport. Il y a encore vingt étapes. »
Le Belge savait que pour distancer son aîné, il fallait « être meilleur que lui sur les contre-la-montre ». « C’est la recette pour le battre, même s’il est champion olympique [en titre du chrono], avait expliqué Remco Evenepoel en conférence de presse, jeudi 4 mai, à quelques jours du grand départ. Ce ne sera pas facile ». Vraiment ?
Deux autres chronos sont au programme de ce Giro, dont celui de l’avant-dernière étape qui se termine sur une montée vers Monte Lussari, dans les Alpes, le 27 mai : 7,3 km à 12,1 % de moyenne avec un pic à 22 %. Une échéance qui, sur le papier, convient à la perfection à Remco Evenepoel, autant qu’à Primoz Roglic. Mais la route est encore longue d’ici là.