Le suspense pour le classement du championnat du monde des pilotes n’est pas relancé, mais le monde de la Formule 1 a vécu un petit tremblement de terre et un regain d’attractivité, dimanche 17 septembre, lors du Grand Prix de Singapour. Après cinq mois d’invincibilité de Max Verstappen (Red Bull) et ses dix succès d’affilée, c’est Carlos Sainz (Ferrari) qui s’est imposé sur le circuit de Marina Bay au terme d’une bataille féroce en fin de course.
Toujours menaçant, même quand il part en fond de grille, Verstappen l’était beaucoup moins à Singapour. Les qualifications de samedi, à l’issue desquelles le double champion du monde néerlandais a terminé 11ᵉ, avaient laissé entrevoir une RB19 en grande difficulté face aux autres écuries, et plus particulièrement Ferrari et Mercedes. Auteur d’une deuxième pole position d’affilée, après le Grand Prix de Monza début septembre, Sainz a profité de ce renversement de la hiérarchie pour s’imposer.
Le pilote espagnol n’était pas le seul à vouloir profiter de l’ouverture que représentaient les errements de Red Bull. Mais le départ de la course lui a été bénéfique : son coéquipier Charles Leclerc, passé de la 3ᵉ à la 2ᵉ place, pouvait ralentir les poursuivants et le laisser prendre de la marge sur le circuit urbain de Marina Bay, où il est particulièrement difficile de dépasser.
Malgré les safety-car après les abandons de Logan Sargeant (Williams) et du Français Esteban Ocon (Alpine) au 20ᵉ et au 43ᵉ tour, Sainz a su conserver son avance en tête de course. Même lorsque celle-ci est devenue beaucoup plus intense, quand les deux pilotes de Mercedes, George Russell et Lewis Hamilton, ont changé de pneumatiques pour tenter d’aller chercher la victoire dans les derniers tours.
La première victoire de Ferrari depuis juillet 2022
A force d’insister, Russell est parti à la faute dans l’un des derniers virages et a dit adieu à une place sur le podium, qu’occupent Lando Norris (2ᵉ) et Hamilton (3ᵉ) aux côtés de Sainz. Ce dernier remporte sa deuxième victoire en Formule 1 après son succès en Grande-Bretagne en juillet 2022. Une semaine plus tard, en Autriche, Leclerc décrochait le tout dernier Grand Prix remporté par Ferrari.
L’écurie italienne aura donc attendu plus d’un an avant de gagner à nouveau. Cette victoire représente pour elle un soulagement énorme, alors qu’elle traverse une année 2023 compliquée. Les larmes de Frédéric Vasseur, le patron de Ferrari depuis le début de la saison, en disaient long. Longtemps décriée ces dernières saisons pour ses stratégies défaillantes en course, qui ont coûté des victoires à Sainz et à Leclerc, Ferrari a parfaitement su gérer dimanche les spécificités du circuit de Singapour et les faits de course pour mener Sainz à la victoire.
« C’est un sentiment incroyable et un week-end incroyable. Je veux remercier tout le monde chez Ferrari pour tous les efforts consentis. On a gagné la course et ça va nous faire du bien, après un début de saison compliqué », a savouré Carlos Sainz à l’issue de la course, conscient d’avoir profité d’un week-end sans de Red Bull.
Après avoir remporté les quinze dernières courses de Formule 1, l’écurie autrichienne a dû se contenter de la 5ᵉ place de Verstappen. Ce dernier est toujours solidement ancré en tête du classement des pilotes, avec 374 points, loin devant son coéquipier Sergio Pérez (223 points), qui a terminé 8ᵉ, deux places derrière Pierre Gasly, l’autre pilote français de l’écurie Alpine (6ᵉ).